Vingt ans d'embargo sur les armesParis souhaite lever l'inte...

Vingt ans d'embargo sur les armesParis souhaite lever l'interdiction européenne de vendre des armes à la Chine. Mais se heurte à l'opposition de ses partenaires.Qui n'a pas en tête cette saisissante image du jeune Chinois sur la place Tienanmen défiant un char de l'armée ? C'était à Pékin, le 4 juin 1989. L'armée avait réprimé dans le sang le mouvement démocratique du printemps. Des centaines de morts, peut-être des milliers. Horrifiée, la communauté internationale avait immédiatement dénoncé ce massacre. Réunis en sommet quelques semaines plus tard, à Madrid, les chefs d'État et de gouvernement européens avaient adopté une série de sanctions à l'égard de la Chine, dont un embargo sur les ventes d'armes. Vingt ans plus tard, la France souhaite la levée de cet embargo, une demande majeure de Pékin. « La Chine a beaucoup changé depuis 1989 et n'a rien à faire dans une liste de pays bannis », observe un diplomate français. Déjà en 2005, le président Jacques Chirac s'était activé pour faire changer la position de l'Europe. S'il avait pu compter sur le soutien de l'Italie, il avait essuyé la catégorique opposition de la Grande-Bretagne, fidèle alliée des États-Unis. Si, au cours de la campagne électorale, Nicolas Sarkozy avait pris ses distances vis-à-vis de l'approche de Jacques Chirac, une fois élu président, il s'est montré favorable à la levée de l'embargo européen à l'occasion de sa visite d'État en novembre en Chine. « obsolète »Pour la diplomatie française, cet embargo est devenu désormais « anachronique », « obsolète ». Sans doute la France espère-t-elle, en retour, que la Chine se souviendra de ce geste au moment d'acheter des trains à grande vitesse, des centrales nucléaires ou des avions? Encore que la question n'est pas à l'ordre du jour du sommet Europe-Chine d'aujourd'hui. Les positions restent figées. Et la résolution du Parlement européen, votée par une écrasante majorité, contre la levée de l'embargo pèse encore sur les esprits. Bref, la diplomatie française devra encore batailler longtemps pour faire infléchir la position de l'Union sur ce sujet. Marc Dege
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