La Grande-Bretagne s'apprête à émettre un montant record de dette

Le Premier ministre britannique, Gordon Brown, et son chancelier de l'Échiquier (ministre des Finances), Alistair Darling, présentent leur budget mercredi. Mais l'exercice s'annonce périlleux. Aides au secteur bancaire, plan de relance coûteux et recettes fiscales en chute libre : les finances publiques se dégradent à vue d'?il. Selon les économistes sondés par le Trésor britannique, le déficit budgétaire atteindrait 160 milliards de livres au cours de l'année fiscale qui vient de débuter et 167 milliards en 2010-2011. Des estimations sans commune mesure avec celles d'Alistair Darling il y a quatre mois. En décembre, il tablait sur des déficits de 118 puis 105 milliards de livres pour les deux années à venir.trop optimistesLe chancelier de l'Échiquier sera aussi amené à amender ses prévisions de « croissance ». La contraction du PIB, estimée à 1?% en fin d'année dernière, devrait plutôt approcher les 3?% ou 4?%. Hier, la principale organisation patronale britannique, la Confederation of British Industry (CBI), a prédit un rétablissement « lent et fragile » de l'économie britannique. La CBI estime maintenant la contraction du PIB à 3,9?% en 2009 (contre 3,3?% en février).Les émissions de gilts (nom donné aux emprunts d'État britanniques) seront également revues à la hausse. Il y a un mois, le gouvernement prévoyait de faire appel au marché à hauteur de 148 milliards de livres. En fait, le programme d'emprunt du Trésor britannique devrait être le plus important depuis la Seconde Guerre mondiale.Alors que le Debt Management Office (le DMO, l'agence de la dette) avait levé un peu moins de 150 milliards de livres en 2008-2009 et en moyenne autour de 50 milliards de livres par an au cours des cinq années précédentes, les émissions de gilts devraient atteindre quelque 175 milliards de livres sterling cette année.Ces estimations sont encore trop optimistes pour les économistes de BNP Paribas. Ces derniers parient plutôt sur un volume d'émission de l'ordre de 185 milliards. « Quant au risque de voir les émissions atteindre 200 milliards de livres sterling en cas de dérapage du déficit budgétaire, il ne peut pas être exclu », préviennent-ils.Cet afflux de « papier » suscite quelques inquiétudes. Certes, la Banque d'Angleterre achète désormais des titres directement sur le marché. Mais le mois dernier une des adjudications de dette du DMO n'avait pas été souscrite dans sa totalité. Sophie Rolland
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