La cassette de l'État

La crise financière aura donné l'occasion à la Caisse des dépôts et consignations (CDC) de mettre rapidement en pratique son nouveau plan stratégique, présenté en décembre 2007 par son directeur général, Augustin de Romanet. Baptisé Élan 2020, ce plan répond à une lettre de mission que le directeur général résumait ainsi : « Parce que l'intérêt général est une notion vivante, qui évolue en fonction des besoins de la société et des attentes de nos concitoyens, la Caisse des dépôts doit s'adapter et répondre aux urgences du pays. » Précisément, alors que le monde financier vacillait sous l'effet de la crise des subprimes, l'établissement de la rue de Lille est apparu comme le rouage essentiel du plan de sauvetage du système bancaire présenté en France, et en Europe, le 13 octobre.Depuis, la Caisse a mis à disposition de la collectivité publique, en l'espèce les banques françaises et les collectivités territoriales, la modique somme d'une trentaine de milliards d'euros. La CDC est intervenue le 30 septembre pour sauver la banque franco-belge Dexia de la faillite, investissant 2 milliards d'euros en capital. Quelques semaines plus tard, elle a débloqué 16 milliards d'euros pour que les banques françaises alimentent les PME en crédits. Puis décidé, début novembre, d'ouvrir une enveloppe de 5 milliards d'euros de prêts aux collectivités locales ; elle a également accru de 50 % (à 6 milliards d'euros) ses prêts à Oséo, organisme de financement des PME. Et fourni une avance de 10 milliards d'euros à la Société française de refinancement de l'économie. manque à gagnerOn apprendra tout à l'heure du président de la République, Nicolas Sarkozy, que l'ensemble de ce plan de soutien à l'économie n'était qu'un avant-goût du rôle de la Caisse : la présentation des détails du fonds souverain français (voir ci-contre) montrera qu'à l'avenir la Caisse des dépôts devra mobiliser une partie supplémentaire de ses actifs pour répondre à un projet du gouvernement. Une mission dont la CDC s'est félicitée, estimant qu'elle était la marque d'une reconnaissance de son rôle d'établissement public. Sa puissance ne la met pas à l'abri des effets de la crise, dont le budget de l'État subit alors le contrecoup. Le résultat net du groupe ayant baissé de 57 % au premier semestre 2008, c'est autant de manque à gagner pour l'État actionnaire. Guénaëlle Le Solleu
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