Cachez ce dividende ?

Par latribune.fr  |   |  385  mots
chronique des marchésLa polémique sur les bonus des patrons des banques françaises trouve à peine son épilogue avec la rentrée dans le rang de tous les présidents, mais celle des dividendes des banques ne fait que commencer. Aussi, en annonçant une estimation d'un bénéfice de 2 milliards d'euros pour l'exercice 2008, la Société Générale a tenu à préciser qu'elle ne rendrait public son dividende que le 17 février prochain. Celui-ci avait été amputé de 82,6 % l'an dernier à l'issue de la sinistre affaire Kerviel et des premières pertes sur les titrisations de prêts immobiliers. À 90 cents par action, la banque de La Défense avait maintenu un taux de distribution de 45 % de son résultat tombé à 947 millions d'euros. Le respect de cette part des bénéfices distribués conduirait la banque à proposer à ses actionnaires un dividende de 1,55 euro, compte tenu de la création de 116 millions d'actions au lendemain de la découverte des pertes de trading de la banque. Si ce scénario l'emporte, ce serait une consolation pour les actionnaires de la banque qui ont vu son cours de Bourse s'effondrer de 61 % en 2008 et de 8,8 % supplémentaire au cours du mois de janvier 2009. Ce serait aussi récompenser leur fidélité qui s'est exprimée lorsqu'ils ont remis au pot en février dernier en payant leurs actions nouvelles à 47,50 euros, 20 euros de plus que ce qu'elle vaut aujourd'hui. Mais on voit déjà se dresser les protestations de tous bords sur un relèvement de 72 % du dividende d'une banque qui a été contrainte comme ses pairs de passer au guichet étatique de la Société de financement de l'économie françaises (SFEF) pour cause de marché obligataire, bloqués par la faute collective des banques. Et cela rendra bien difficile la récompense des fidèles actionnaires de la Société Générale dont ? rappelons-le ? ses propres salariés qui sont à la tête de 7 % de son capital. En tout cas, le rendement de 5,6 %, qui ressortirait d'un dividende de 1,55 euro, suffirait à peine à couvrir le risque de conserver dans son portefeuille une valeur bancaire dans la conjoncture actuelle des marchés financiers. Christophe Tricaudla Société Générale a tenu à préciser qu'elle ne rendrait public son dividende que le 17 février prochain.