Le réchauffement climatique, nouveau « mythe » planétaire

Par latribune.fr  |   |  559  mots
Nier le réchauffement climatique peut être une façon d'exister. Expert indépendant de l'industrie des transports, Christian Gerondeau a trouvé un nouveau cheval de bataille : la lutte contre l'environnement. Un thème sans doute plus porteur que son contraire, tant les ouvrages sur le réchauffement climatique sont légion. Même si l'éditeur ne semble pas totalement assumer ce choix, puisque le titre « CO2, un mythe planétaire » reste suffisamment ambigu pour attirer le curieux.Après « Écologie, la grande arnaque », publié en 2007, l'auteur récidive avec un ouvrage largement inspiré de Bjorn Lomborg, ancien écologiste qui a été un des premiers à s'interroger sur la lutte contre le changement climatique. Dans « l'Environnementaliste sceptique », en 1998, le statisticien danois avait défrayé la chronique en dénonçant le coût de la lutte contre le changement climatique, estimant que les fonds utilisés pour réduire les émissions de CO2 pourraient être mieux mis à profit, dans la santé publique notamment.Comme Lomborg, Christian Gerondeau épingle la méthode alarmiste des autorités, qui noircissent le trait selon lui, pour mieux convaincre les populations. Par exemple, en alertant sur la disparition de la faune. « Les Eskimos ont baptisé 2008 ?l'année où il y a beaucoup d'ours? blancs : non seulement les ours blancs ne sont pas en voie de disparition, même ils prolifèrent, leur nombre est passé de 8.000 à 25.000 en trente ans », assure le consultant. De même, sur l'impact du réchauffement climatique. « Si la mer monte, ce sera de 20 centimètres en un siècle, ce n'est pas énorme, ça ne changera pas le relief des continents », jauge-t-il. L'auteur évacue aussi rapidement les questions liées à la hausse des températures et aux aléas climatiques. Et puisque l'impact de températures plus élevées est, selon lui, quasi nul, autant émettre des gaz à effet de serre !Peu importe, en effet, d'économiser l'énergie ici et maintenant, puisque ce que nous ne brûlons pas le sera forcément ailleurs, par exemple en Chine et en Inde. Tout en dénonçant les choix méthodologiques des rapports du Giec, Christian Gerondeau les multiplie. Par exemple, en soulignant que l'Agence internationale de l'énergie table sur un doublement des émissions de CO2 d'ici à 2050. Or il ne s'agit que d'un des trois scénarios de l'agence, le plus alarmiste, celui qui se produira si l'on ne change rien. « La consommation d'hydrocarbures augmente, les réserves aussi, mais on arrivera forcément durant le XXIe siècle au bout des réserves, et à ce moment on aura toujours le nucléaire », assure Christian Gerondeau en se voulant résolument optimiste. Car, selon lui, les thèses des écologistes sur le climat doivent être associées à des convictions religieuses, à une vision sombre de l'être humain, de son impact forcément négatif sur son environnement, qui trouverait ses racines dans le protestantisme. On se trouve en pleine théorie du complot, dont les profiteurs sont entre autres les? constructeurs d'éoliennes ! Peu importe qu'ils n'aient rien à voir dans l'élaboration des théories en question. Au final, la faille majeure du raisonnement se trouve au début : l'auteur s'interroge sur l'effet de serre, ses conséquences, puis conclut qu'on n'y peut rien ! Aline Robert « CO2, un mythe planétaire », de Christian Gerondeau. éditions Toucan (266 pages, 17,9 euros).