L'atmosphère sera certainement électrique, vendredi, lors de l'annonce des résultats annuels de Wendel. Outre les déboires financiers que connaît la société d'investissement, la discorde rebondit chez son actionnaire principal, la Société lorraine de participations sidérurgiques (SLPS, 35,9 % du capital), qui regroupe les 950 descendants de la famille Wendel. Le 20 mars, une centaine d'actionnaires familiaux se sont réunis dans le XVe arrondissement de Paris pour participer à des ateliers, « par table de dix », consacrés au renforcement de « la cohésion familiale ».Une rencontre tombée à point nommé puisque deux jours avant, le 18 mars, une lettre écrite par un noyau de 40 actionnaires a été envoyée au président de la SLPS, François de Wendel. Cette missive réclame d'une part le « vote d'une résolution donnant mandat au conseil d'administration de faire remplacer le plus rapidement possible l'équipe dirigeante de Wendel par des gestionnaires à même de représenter les valeurs familiales » et, d'autre part, « la réorganisation de la gouvernance du conseil d'administration de la SLPS afin de mettre en place une stratégie de reprise en main des intérêts familiaux ». Le groupe d'actionnaires, regroupé autour de Sophie Boegner, en conflit depuis juin 2008 avec la direction de Wendel, vise particulièrement Jean-Bernard Lafonta, l'actuel président du directoire (qui n'est pas membre de la famille), à qui beaucoup reprochent les choix stratégiques et notamment l'investissement dans Saint-Gobain, mais aussi Ernest-Antoine Seillière, toujours à la tête du conseil de surveillance.assemblée généraleSelon nos informations, les 40 signataires de la lettre, rejoints depuis par cinq autres actionnaires, représentent plus de 5 % des voix de la SLPS, soit le seuil légal pour convoquer une assemblée générale. Une assemblée générale que le « groupe des 40 » souhaiterait voir organisée « au moins un mois avant celle de Wendel », prévue le 5 juin prochain. Lors de la réunion du 20 mars, François de Wendel aurait reconnu que le départ de l'équipe dirigeante n'était pas à exclure. Selon une source proche du conseil d'administration de la SLPS, 4 administrateurs sur 16 ont voté, lors d'une consultation en janvier dernier, en faveur d'un départ de Jean-Bernard Lafonta. Alexandre Madde

latribune.fr

03 Avr 2009, 1:28

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