Obama veut encadrer les salaires des patrons

Le scandale des primes versées par AIG à ses cadres dirigeants alors que l'assureur américain a bénéficié de 170 milliards de dollars d'aide de l'État pourrait avoir des répercussions sur l'ensemble du système de rémunération aux États-Unis. D'autant que le montant des primes ne serait pas de 165 millions de dollars, mais de 218 millions. Selon le « New York Times », l'administration Obama se prépare à renforcer le contrôle des salaires des dirigeants des banques, des sociétés opérant à Wall Street, et éventuellement d'autres entreprises, dans le cadre d'un plan sur une meilleure régulation financière.Le plan, qui n'est pas encore complètement arrêté, devrait être présenté cette semaine. Il imposerait notamment des conditions plus strictes aux conseils d'administration pour lier plus étroitement les indemnités des dirigeants aux performances de l'entreprise et prendre des mesures pour que ces indemnités tiennent compte de la situation financière de l'entreprise. Ce texte provoquera certainement de nouveaux remous dans les milieux bancaires ulcérés par la détermination du Congrès de taxer les primes et autres bonus versés par les sociétés renflouées sur fonds publics.La Chambre des représentants a adopté jeudi un projet de loi visant à imposer à 90 % les primes perçues par les salariés dont la rémunération dépasse 250.000 dollars par an, travaillant pour des entreprises ayant reçu une aide publique supérieure à 5 milliards de dollars. Ce texte, s'il était définitivement adopté, s'appliquerait à Citigroup et à cinq autres banques, aux organismes de refinancement hypothécaires Fannie Mae et Freddie Mac, au constructeur automobile General Motors et à son ancienne filiale de crédit automobile, GMAC, et bien évidemment à l'assureur AIG.L'idée de taxer les bonus a provoqué un véritable tollé dans l'industrie financière de part et d'autre de l'Atlantique. « C'est une chasse aux sorcières digne de McCarthy? C'est la chose la plus antiaméricaine que j'ai jamais vue », s'est emporté un banquier américain, interrogé par le « Financial Times », ayant bénéficié de l'aide de l'État américain. « Les gens intelligents ont beaucoup d'options et vont gagner de l'argent d'une façon ou d'une autre », souligne Scott Schaefer, professeur de finance à l'université d'Utah. « S'ils n'arrivent pas à gagner de l'argent dans la banque, ils trouveront autre chose, en devenant consultant ou en allant dans d'autres secteurs. »Xavier Harel
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