Prendre le pouls des « angoisses sociales »

Brice Hortefeux n'accompagnera pas Nicolas Sarkozy en Afrique cette semaine. Lorsqu'on est « au c?ur du réacteur », comme le confie un de ses conseillers, on ne s'éloigne pas du terrain. Surtout lorsque la rue gronde et qu'on est arrivé rue de Grenelle il y a seulement un mois et demi. Plus politique que « technicien » du social, Brice Hortefeux était très tôt, ce jeudi 19 mars, à l'Élysée pour une première réunion avec Raymond Soubie et Claude Guéant. Puis, il n'a plus quitté son bureau pour analyser les images des manifestations. Elles ont confirmé son intuition : « Il faut accélérer la mise en ?uvre des mesures du sommet du 18 février, pour que les Français le ressentent dans leur vie quotidienne. »La veille, Brice Hortefeux en avait parlé avec les leaders syndicaux : « Je les trouve plus libres, plus chaleureux, moins tordus que les politiques. »Au cours de ces rencontres, il avait même reconnu la pertinence de certaines de leurs demandes : sur les déductions fiscales des heures supplémentaires par exemple. « François Chérèque m'avait convaincu qu'elles empêchaient peut-être les embauches, mais, en parlant avec le patron de Michelin, j'ai changé d'avis. Il m'a fait remarquer qu'elles seraient bien utiles dès la reprise amorcée.Tous les samedis, Brice Hortefeux se ressource dans la maison de ses parents à Saint Saturnin. Il prend en Auvergne le pouls des « angoisses sociales ». C'est pourquoi le ministre du Travail le sait, le front syndical sera difficile à fissurer, au moins avant le 1er mai. « Le premier qui sort de l'unité est mort », analyse-t-il.Paradoxalement, c'est avec le Medef que les relations sont les plus difficiles. Il regrette que Laurence Parisot « n'ait pas assez de marge de man?uvre ». Mais il espère que « la patronne des patrons » évoluera d'ici le 31 mars, date limite fixée par le gouvernement sur la limitation des rémunérations des dirigeants d'entreprise. Dans l'intervalle, ce proche parmi les proches du chef de l'État défend le « socle » du sarkozysme : « Le bouclier fiscal marche, je connais de gros contribuables qui commencent à revenir »? Et Brice Hortefeux cite le nom d'un patron de médias : « Sa femme s'ennuyait trop en Suisse et il négocie en ce moment avec Bercy. » Brice Hortefeux rencontre aussi régulièrement Valéry Giscard d'Estaing. Pour le rassurer, l'ancien président lui a confié que « la crise d'aujourd'hui n'était rien comparée au choc pétrolier de 1974 ».
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