Wachovia bat le record de pertes liées au subprime

Par latribune.fr  |   |  406  mots
Wachovia n'a pas fini de payer le pari le plus risqué qu'ait jamais fait son ancien patron, Ken Thompson . En juin 2006, alors que le marché immobilier américain se retournait, la quatrième banque des États-Unis a repris Golden West Financial pour 24,2 milliards de dollars, ce qui a accru sa présence en Californie mais plombe depuis sesrésultats.Hier, Wachovia, dont Wells Fargo espère boucler l'acquisition avant la fin 2008, a annoncé une perte de 23,9 milliards de dollars pour le troisième trimestre. Un record parmi les banques américaines depuis que la crise des crédits subprime a commencé à ébranler les marchés à l'été 2007. Au trimestre dernier, Wachovia a passé dans ses comptes 18,7 milliards de dollars d'amortissement de survaleurs couvrant des dépréciations d'actifs et une provision pour pertes de crédit de 4,8 milliards. " Nous pensons qu'il était prudent pour Wachovia de mettre ses pertes derrière [elle] ", a expliqué Howard Atkins, directeur financier de Wells Fargo alors que, hors éléments exceptionnels, la perte de l'établissement s'est inscrite à 4,76 milliards de dollars. " Les résultats du troisième trimestre de Wachovia sont tout à fait conformes à nos attentes ", aassuré John Stumpf, le PDG de Wells Fargo.PAS AU BOUT DE LEURS PEINESLa banque et son nouveau propriétaire ne sont toutefois pas au bout de leurs peines : en reprenant Golden West, Wachovia a hérité de 118,7 milliards de dollars de crédits " option ARM ", particulièrement toxiques puisqu'ils permettent de différer le paiement des intérêts mais aussi de la dette principale. Le groupe anticipe désormais des pertes cumulées de 26,1 milliards de dollars sur ce portefeuille de 438.000 prêts, soit 22 % de l'encours global. Par ailleurs, Wells Fargo est poursuivi en justice par Citigroup, à qui la banque de San Francisco a raflé Wachovia. Le conglomérat new-yorkais lui réclame 60 milliards de dollars de dommages et intérêts pour avoir fait échouer son projet de rachat.Basée à Charlotte, en Caroline du Nord, Wachovia est loin d'être la seule banque régionale dont les résultats sont meurtris par la crise immobilière et le ralentissement économique aux États-Unis. Mardi, les trois plus grosses banques de l'Ohio, National City, qui va supprimer 4.000 postes, Fifth Third et KeyCorp ont toutes trois annoncé de lourdes pertes. Dans le même temps, US Bancorp (Minnesota), Regions Financial (Alabama), M&T Bank (New York) ont vu leurs résultats chuter.