Accord de partage de coûts entre Telefónica et Vodafone

En signant hier un rapprochement de leurs infrastructures dans quatre pays européens, Telefónica et Vodafone préparent la bataille de l'Internet mobile. Les deux géants de la téléphonie mobile, qui comptent 550 millions de clients à travers le monde, se sont mis d'accord pour partager leurs réseaux d'antennes et pour étendre conjointement leur couverture dans les petits villages ou les campagnes reculées.L'accord porte sur le Royaume-Uni et l'Espagne, l'Irlande et l'Allemagne. Des négociations sont également en cours concernant la République tchèque. « C'est un accord sans précédent par sa taille », estime Michel Combes, directeur général de Vodafone Europe. Les deux entreprises estiment qu'elles économiseront ainsi « des centaines de millions d'euros dans les dix prochaines années », sans apporter plus de précisions sur l'ampleur de la réduction des coûts.Il n'est pas question de partager les services ni les clients. Les deux marques restent concurrentes. Mais les boîtiers électroniques où l'équipement est installé, les mâts de transmission et les antennes seront rassemblés là où ils font doublon, que ce soit pour la 2G ou la 3G. L'opération est d'envergure : en Grande-Bretagne, les deux entreprises ont 12.000 sites chacun et espèrent en partager « plusieurs milliers ». De plus, ils vont construire ensemble de nouveaux relais dans les zones rurales. Concrètement, les habitants d'une petite ville comme Basildon, près de la côte est de l'Angleterre, devraient bénéficier de cette avancée. « Nous en couvrons une partie et Vodafone en couvre une autre partie, explique Matthew Key, directeur général de Telefónica Europe. En nous mettant ensemble, les clients auront une couverture complète. »Les partages de réseau ne sont pas nouveaux dans la téléphonie mobile. Mais l'ampleur du rapprochement est nouvelle. L'explication est à chercher dans la récession : « La crise a été un catalyseur de cet accord, reconnaît Matthew Key. Nous sommes dans un contexte où les tarifs baissent, bien que l'utilisation des téléphones portables augmente. »plus d'Internet mobileIl n'est cependant pas question de répercuter les économies réalisées vers les consommateurs. L'objectif est au contraire d'investir dans l'Internet mobile. Actuellement, en Grande-Bretagne par exemple, le réseau 3G des deux opérateurs touche 80 % de la population britannique, mais il est essentiellement concentré sur les villes. De larges zones en Écosse ou au pays de Galles ne sont pas couvertes.Enfin, ce rapprochement n'est qu'un « premier pas ». Si les deux opérateurs continuent à gérer chacun de leur côté le trafic de données, ils pourraient se rapprocher encore d'un cran dans les mois à venir : ils envisagent notamment d'effectuer conjointement la transmission du signal entre les différents relais et leur réseau central. Ils se disent ouverts à des rapprochements avec d'autres opérateurs. « Si c'est intéressant d'accepter de nouveaux partenaires, nous étudierons la question », commente Michel Combes.
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