Yahoo tire un trait sur l'aventure Kelkoo

Par latribune.fr  |   |  403  mots
Il a fallu un an à Yahoo pour vendre son moteur de shopping Kelkoo. Racheté en 2004 à Pierre Chappaz pour 475 millions d'euros, il serait revendu aujourd'hui pour quelque 100 millions d'euros, selon le blog de son fondateur. L'acquéreur est le fonds britannique Jamplant, associé au créateur du comparateur USwitch. Pierre Chappaz affirme avoir lui aussi été approché par des fonds pour reprendre le site. Visiblement, l'affaire n'a pas été facile à céder, d'où un prix de vente sacrifié. En octobre 2007, Yahoo avait admis réfléchir à l'avenir de Kel-koo, dont il était mécontent des performances. Une cession est alors envisagée. Revirement au printemps dernier, le portail Internet fait savoir qu'il garde Kelkoo, ce que beaucoup interprètent comme l'absence de repreneur sérieux. Car Yahoo a redonné son indépendance opérationnelle à l'entreprise. Un poste de directeur général est créé à Londres, confié à Glen Drury. Des fonctions de responsables pays rapportant au siège de Londres et non plus à la direction de Yahoo sont mises en place. Nommé l'an passé à la tête de Kelkoo France, Christopher Cuffin a quitté l'entreprise, cédant son poste à un vétéran du comparateur, Laurent Gatignol.échec de stratégie En termes de modèle économique, Kelkoo est à l'opposé de celui de Yahoo, qui repose sur la vente de publicité. Un moteur de shopping commercialise auprès de marchands un référencement et une visibilité sur le Web, soit sur son propre site, soit sur d'autres sites d'audience. Si Kelkoo, présent dans dix pays d'Europe, profite de l'audience du portail Yahoo, il doit, comme ses rivaux, acheter des mots-clés à Google pour apparaître en bonne place sur le moteur de recherche. La concurrence exacerbée entre les acteurs tend à accroître le coût d'acquisition des clients, ce qui pèse sur la rentabilité. L'épilogue Kelkoo témoigne de l'échec de la stratégie de Yahoo visant à maîtriser les grandes thématiques du Web. Même s'il cite « la conjoncture économique et un changement dans la façon de consommer sur Internet » comme raisons à la cession, un porte-parole du groupe affirme que le portail a été « trop ambitieux ». Yahoo a entrepris depuis plusieurs mois un recentrage, coupant dans tout ce qui n'est pas assez rentable. En cédant Kelkoo, il prend le contre-pied de Microsoft, qui a racheté cet été le moteur Ciao.com pour 486 millions de dollars.