Règlements de comptes dans les vergers

Sans la guerre que se sont livrée deux exploitants méridionaux, la filière française des fruits et légumes n'aurait probablement pas aujourd'hui le couteau sous la gorge. À la fin des années 1990, une banale querelle de pouvoir oppose Daniel Gomez, qui dirige l'organisation de producteurs Roussillon-Méditerranée, à Jean-Pierre Bourquin, qui en convoite le contrôle. Le frère du président du conseil général des Pyrénées-Orientales, Christian Bourquin, constate des irrégularités dans sa gestion. Informé, le ministère de l'Agriculture finit par lui couper les vivres.procédure au pénalSoupçonné d'avoir détourné 12 à 15 millions d'euros, Daniel Gomez fait actuellement l'objet, selon nos informations, d'une procédure au pénal devant le tribunal de Marseille. Sa propriété est saisie. Mais avant de sombrer, il a mis à exécution sa menace de dénoncer les plans de campagne français auprès des autorités européennes. Étrangement, le ministère de l'Agriculture n'a apparemment pas cherché à plaider la cause de ces subventions en dépit des interpellations de la Commission européenne, interloquée par le dossier qu'elle venait de recevoir.Jean-Pierre Bourquin, lui, est aujourd'hui vice-président de l'association Bassin Rhône-Méditerranée, qui regroupe des organisations de producteurs. Dans l'intervalle, il aura été visé par un contrôle fiscal sur dénonciation anonyme. Il a également fait l'objet d'une enquête pour détournement de primes européennes à l'arrachage dans des vergers n'ayant jamais existé. Cette enquête sera finalement classée en 2002 à la suite d'un recours hiérarchique. F. A.
Commentaire 0

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

Il n'y a actuellement aucun commentaire concernant cet article.
Soyez le premier à donner votre avis !

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.