Le Golfe pénalisé par l'or noir

Par latribune.fr  |   |  372  mots
Il lui aura fallu du temps pour réagir mais, après deux séances calamiteuses samedi et dimanche (? 13 %), la Bourse de Riyad s'est finalement offert un beau répit hier (+ 6,2 %) en réaction aux mesures votées par la Banque centrale. Volatile, cette réaction traduit pourtant un certain soulagement des investisseurs alors que les taux directeurs ont été abaissés (de 4 à 3 %) au même titre que le niveau des réserves obligatoires des banques commerciales (de 10 à 7 %).Dans un contexte où les sociétés locales, privées des crédits internationaux, se tournent vers les banques saoudiennes, elles-mêmes à la peine, ce geste de détente fait figure de ballon d'oxygène. Toutefois, il en faudra sans doute bien davantage pour que les investisseurs retrouvent le chemin de ce marché, confronté à bien d'autres enjeux, le principal étant la chute des cours de l'or noir. Selon Morgan Stanley, plusieurs sociétés (dont Saudi Aramco) seraient d'ores et déjà, compte tenu de la chute des cours, en train de réduire leurs dépenses d'investissements et de différer leurs projets. En outre, cette tendance dépasse le seul cadre de l'Arabie Saoudite et explique aujourd'hui le maintien des indices régionaux dans le rouge. La plupart ont en effet peu réagi aux récentes mesures prises par leurs gouvernements, et n'ont pas connu d'effet d'entraînement hier dans le sillage de l'Arabie Saoudite. Ainsi, Oman et Koweït qui ont pourtant décidé la semaine dernière de lancer un fonds de soutien à leur marché d'actions (de 390 millions de dollars pour le second), n'en ont toujours pas récolté les fruits. Leurs indices ont respectivement chuté sur les deux dernières séances?: 2,89 % et ? 2 %. immobilier dépriméDe son côté, Dubaï, toujours déprimé par l'immobilier en général et par le plus grand promoteur du Moyen-Orient Emaar Properties, a continué de plonger (? 5,3 %), en dépit des déclarations rassurantes de l'émirat sur le montant de sa dette. Le gouvernement estime à 70 milliards de dollars le montant de la dette des compagnies dans lesquelles il a une participation. Mais il s'engage à les honorer, ce que les investisseurs eux, ont, pour l'heure, du mal à croire. Marjorie Bertouille