Les chaînes TV se

Par latribune.fr  |   |  556  mots
Pour Médiamétrie, « en dix ans, la durée d'écoute de la télévision a augmenté de 10 minutes, passant de 3 h 07 par jour à 3 h 24 ». C'est la vision optimiste de Bernard Chesnet, directeur du département télévision de l'institut de mesure d'audience, qui publiait hier son bilan de « l'année TV » : « Malgré une érosion de quelques minutes en 2008, la durée d'écoute reste au même niveau élevé de ces dernières années. » Après une croissance ininterrompue entre 1998 et 2004, la durée d'écoute s'est stabilisée entre 3?h?24 et 3?h?26. L'année 2007 ? un record avec 3?h?27 ? a été marquée par les présidentielles, les législatives et la Coupe du monde de rugby. Pourtant, la kyrielle d'innovations qu'a connue le petit écran en cinq ans aurait dû « scotcher » un peu plus le téléspectateur. Avec l'explosion des écrans plats (LCD, plasma, haute définition), les foyers se sont multiéquipés. En 2008, 98 % des foyers avaient une télévision, et la moitié d'entre eux avait deux, voire trois postes, une progression de 10 points en six ans. En 2005, la télévision numérique terrestre (TNT), qui couvre aujourd'hui la quasi-totalité du territoire, était lancée. Les Français l'ont adoptée à toute vitesse : en 2008, presque la moitié des foyers sont équipés de la TNT, un doublement en un an. Sans compter la pénétration de la télévision par ADSL, qui continue de croître. Plus d'acteurs doivent se partager le public et le temps accordé à la télévision qui, lui, ne varie plus.vidéo à la demandeEn marge de cette réalité, de nouveaux modes de consommation se développent. Désormais, la télévision se regarde en différé, grâce au téléchargement, à l'enregistrement des programmes, mais surtout à la vidéo à la demande ou à la « catch up » TV (télévision de rattrapage). Les lieux d'écoute (travail, transports?) et les supports (PC, baladeur numérique, téléphone portable) se multiplient. « Il y a un foisonnement de comportements mais pas d'effet direct sur la durée d'écoute », affirme Bernard Chesnet. Mais pour l'instant, Médiamétrie n'est pas en mesure de suivre cette consommation à la demande. Selon l'Institut de l'audiovisuel et des télécommunications (Idate), en 2007, un téléspectateur passait en moyenne 23 h 42 par semaine à regarder la télévision en direct, et 8 h 18 à regarder du différé. Un changement de comportement qui a des répercussions sur le modèle économique des chaînes traditionnelles. Plus inquiétant, la durée d'écoute a diminué de 9 minutes chez les 15-24 ans, à 1 h 53 en 2008, selon Médiamétrie. « C'est un phénomène que l'on voit partout, en particulier aux États-Unis. Il y a le téléchargement, la VOD et surtout Internet », indique Florence Leborgne, de l'Idate.Les chaînes peuvent aussi trouver dans cette nouvelle consommation un nouveau lien avec le téléspectateur. En 2008, 5,6 millions des 15 ans et plus avaient regardé un programme en « catch up ». « Ce n'est pas de la cannibalisation, mais de l'audience en plus », a expliqué Bernard Chesnet. Pour coller à cette réalité, Médiamétrie met en place une technologie de mesure qui l'affranchira des modes de consommation. Mais elle ne sera pas prête avant 2011.