Ce n'était plus arrivé depuis 1996. Alors que le rachat de KLM en 2004 lui avait permis d'atteindre des bénéfices record, le groupe va plonger dans le rouge au cours de l'exercice 2008-2009, qui s'achève fin mars. Si une perte nette semble acquise au regard de l'inefficacité des couvertures carburant face à la baisse du prix du baril, un bénéfice d'exploitation était encore espéré mi-février. Ce ne sera pas le cas. Hier, Air France-KLM a annoncé prévoir une perte d'exploitation « de l'ordre 200 millions d'euros » pour l'ensemble de l'exercice, contre 1,4 milliard l'an dernier. Ce qui induit une perte abyssale au quatrième trimestre (janvier-mars) de près de 650 millions puisque les résultats des neuf premiers mois de l'année affichaient encore un bénéfice d'exploitation de 405 millions. chute de l'activitéLe plongeon de l'activité cargo, dont les pertes annuelles tourneraient autour de 300 millions selon nos sources, et la désertion de la clientèle professionnelle expliquent ces chiffres catastrophiques. Les pertes d'Air France seraient deux fois plus lourdes que celles de KLM.Si le groupe a déjà réduit ses capacités et reporté 2,8 milliards d'euros d'investissements, cette situation déficitaire va durer. La direction table également sur une perte d'exploitation au cours du prochain exercice (2009-2010). Elle serait plus ou moins équivalente aux 200 millions de l'exercice en cours selon des prévisions internes. Ces dernières tableraient, selon les sources, sur des pertes sérieusement réduites en 2010-2011 ou sur un retour dans le vert. Des prévisions aussi éloignées sont délicates. Car, disposant d'une trésorerie solide (entre 3,5 et 4 milliards d'euros à fin mars) et d'un système de hubs (aéroport de correspondances) très efficaces à Roissy et Amsterdam, Air France-KLM a de fortes chances de bénéficier des défaillances ou de fortes réductions de voilures de ses concurrents les plus fragiles. D'où la volonté de la direction de sauvegarder l'emploi en ajustant les effectifs sans licenciement. phase 2Après avoir déjà gelé les embauches et financer le rachat de trimestres pour les cadres proches de la retraite, Air France passe à une phase 2 : accompagnement des demandes de congés sabbatiques ou sans solde, pousser à solder les RTT, favoriser le temps partiel? L'objectif serait de réduire les effectifs de 1 % en 2009-2010 et de 0,4 % l'exercice suivant. Au cours de cet exercice, ils auront baissé de 2 %.

latribune.fr

08 Avr 2009, 1:36

Partager :