En Europe, les salles obscures passent progressivement à la 3D

Dans l'économie d'Hollywood, la salle de cinéma redevient un enjeu crucial : les recettes DVD d'un film, qui dépassaient souvent celles du box-office, déclinent dangereusement. Pour autant, si aux États-Unis plus de 5.000 salles se sont équipées pour la projection numérique ? à partir de fichiers et non plus de bobines de pellicule traditionnelle ?, moins de la moitié sont adaptées à la projection en relief.Tandis que le rythme de conversion des salles en numérique ralentit aux États-Unis, sous l'effet de la crise, il devrait se maintenir cette année en Europe, où il a démarré en 2005 plus lentement, ont estimé hier les participants aux rencontres « Cinéma numérique et 3D » organisées à Paris par TDF. Près de 9.000 écrans de cinéma dans le monde sont équipés pour la projection numérique, dont quelque 1.500 en Europe, selon une étude de Screen Digest présentée hier. En France, sur 5.000 écrans au total, environ 400 sont passés au numérique, avec une très forte progression ces derniers mois, notamment au sein du réseau de salles exploité par CGR, numéro trois français derrière UGC et Europalaces (Gaumont-Pathé). Il y en avait moins de 100 début 2008. Mais contrairement au Royaume-Uni, où l'ensemble du parc numérique est adapté au cinéma en relief, c'est loin d'être le cas en France.distributeurs gagnantsSi les studios américains ont un programme offensif en 2009 de sortie de films en relief, ils ne pourront donc bénéficier dans l'immédiat d'une exploitation mondiale massive avec cet effet relief. Car l'équation économique de la conversion des salles est complexe : les exploitants, qui supportent le coût de l'équipement, peuvent espérer vendre les tickets d'un film en relief un peu plus cher. Mais ce sont les distributeurs qui en tirent le plus grand bénéfice, en économisant le coût des tirages de copies à envoyer dans les salles. Aux États-Unis, les studios participent au coût de l'équipement. Un tiers investisseur, la société Access IT, assume l'investissement et reçoit de chaque studio des frais de copie virtuelle (virtual print fee ou VPF), réduisant la participation des salles. La société britannique Arts Alliance Media reproduit ce modèle en Europe. Elle a signé fin 2007 des contrats de quinze ans avec cinq studios (Fox, Universal, Paramount, Sony et Disney), pour déployer 7.000 écrans numériques en cinq ans. C'est avec elle que CGR déploie le numérique dans ses 400 salles. Arts Alliance Media a achevé le déploiement de plus de 500 salles au Royaume-Uni, aux Pays-Bas, en Norvège et en Espagne. Mais dans des pays comme la France, où la part du cinéma américain n'est pas dominante, les frais de copie virtuelle assumés par les studios ne couvriront pas la totalité de l'investissement. Les organismes publics de soutien au cinéma, comme le CNC en France, planchent sur d'autres modèles. Isabelle Repiton400 écrans en France sur 5.000 sont équipés pour la projection numérique.
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