Les personnels des universités et des hôpitaux demain dans la rue

Par latribune.fr  |   |  432  mots
Hôpitaux et universités ont choisi le même jour pour dénoncer les réformes lancées par le gouvernement. Pour les universitaires, alors que le mouvement dure depuis le 2 février, la journée de mardi devrait faire figure de test. Il s'agira de la première mobilisation après les vacances de printemps, alors que, sur les principaux sujets de mécontentement, le gouvernement a fait des concessions : le décret réformant le statut des enseignants-chercheurs, publié samedi au « Journal officiel », a été réécrit ; les suppressions d'emplois prévues en 2010 et 2011 ont été « gelées » ; quant à la réforme de la formation et du recrutement des enseignants (« mastérisation »), des mesures transitoires ont été concédées.Par ailleurs, arrive à grands pas la fin de l'année universitaire et avec elle le spectre des examens du second semestre. Depuis mi-avril, les universités les plus affectées par le mouvement (7 sur 83 sont considérées comme « bloquées ») s'attellent donc à organiser des cours de rattrapage et à adopter des reports d'examens. Pour autant, la contestation n'est pas morte. Des grèves administratives perdurent ici et là et la communauté universitaire digère mal l'adoption du décret enseignants-chercheurs en pleines vacances scolaires. Elle attend de nouvelles concessions et une large concertation sur la « mastérisation ». « Le gouvernement joue le pourrissement. Les personnels se sentent méprisés. Après treize semaines de mobilisation, ils ne sont pas prêts à lâcher », estime Jean-Yves Coquelin, vice-président de Bordeaux III.DéceptionChez les hospitaliers, le mouvement de protestation n'a réellement débuté que mi-mars, après le vote par les députés du projet de loi « Hôpital, patients, santé, territoires » (HPST). La volonté initiale de Nicolas Sarkozy de mettre « un seul patron » à l'hôpital ? le directeur ? avait soulevé le mécontentement, mais les médecins espéraient une évolution du projet de loi à l'Assemblée. Déçus, ils se sont depuis fortement mobilisés, avant l'examen du texte par le Sénat le 11 mai. Les grèves et manifestations prévues demain rassembleront toutefois des mouvements hétéroclites. Moteurs dans la mobilisation, les praticiens hospitaliers, uniquement opposés au pouvoir croissant des directeurs, pourraient être rapidement rassurés. Le chef de l'État leur a proposé une réécriture du texte qui devrait permettre le consensus. Mais, à leurs côtés, défileront également des médecins plus largement hostiles au principe de productivité à l'hôpital, au système de financement des établissements à l'activité et des organisations syndicales refusant les suppressions de postes hospitaliers.