L'éducation en première ligne

Par latribune.fr  |   |  446  mots
Avec les transports, l'Éducation nationale, et en particulier le premier degré, sera certainement la première touchée par le mouvement du 29 janvier. Les sujets de mécontentement sont proportionnels au nombre de réformes lancées au pas de charge par leur ministre de tutelle, Xavier Darcos. Suppressions de postes (13.500 dans le budget 2009 après 11.200 en 2008), remise en cause des Rased (réseaux d'aides spécialisées aux élèves en difficulté), difficultés de mise en ?uvre des deux heures de soutien hebdomadaires, réforme de la formation des maîtres, évaluations précipitées en CM2? Et ce n'est ni le report de la réforme du lycée ni les annonces du ministre jeudi dernier sur l'orientation et les 5.000 médiateurs contre l'absentéisme qui vont apaiser le feu. « Nous voudrions la création de vrais postes en lieu et place de ces 5.000 emplois aidés qui introduisent la précarit頻, estime ainsi Guy Vauchel, secrétaire national du Sgen-CFDT. Les syndicats d'enseignants, qui attendent l'ouverture de négociations sur la revalorisation salariale, sont autant « heurtés par les objectifs des réformes de Xavier Darcos que par ses méthodes », juge, pour sa part, Luc Bérille, secrétaire général du syndicat des enseignants Unsa.Nul doute dans ces conditions que la grève s'annonce très suivie par les enseignants, d'autant que leurs dernières journées d'action (10 décembre et 17 janvier) ont été indolores pour les parents puisque programmées le mercredi ou le samedi. « L'action commune sur une même plate-forme n'est pas anecdotique », constate Luc Bérille. Selon le Snuipp-FSU, 67 % des enseignants du premier degré devraient être en grève demain. Des départements comme l'Hérault et les Pyrénées-Atlantiques devraient même afficher un taux de 85 % avec parfois jusqu'à un tiers de leurs écoles fermées. Autant dire que la question du service minimum d'accueil (SMA), qui doit être mis en place au-delà de 25 % de grévistes, va encore se poser. La grève étant générale, les mairies auront bien du mal à puiser dans leurs viviers pour assurer l'accueil puisque « leurs employés municipaux seront eux aussi en grève », relève Gilles Moindrot, secrétaire général du Snuipp. Xavier Darcos a entamé ce mois des rencontres avec les élus afin, comme l'a souhaité le chef de l'État, d'aider les plus petites communes. Mais l'opposition au SMA reste vivace, surtout depuis la toute première réunion de « négociation préalable », procédure de 10 jours désormais obligatoire, qui s'est tenue la semaine dernière et qualifiée de « parodie » par les syndicats. Clarisse Jay