La Rochelle, première étape des primaires pour le PS

Par latribune.fr  |   |  507  mots
OppositionElle l'a dit du bout des lèvres, mais elle l'a dit. Avec une simple phrase au détour d'une longue tribune publiée hier dans « Le Monde », Martine Aubry, qui ne voulait pas « polluer » la rentrée politique des socialistes à La Rochelle, a cédé à la pression et a donné son aval à l'organisation de primaires pour la désignation du candidat que le PS soutiendra à l'élection présidentielle de 2012.La maire de Lille confirmera le lancement du processus en ouvrant cet après-midi l'université d'été du PS, en compagnie de Ségolène Royal, ex-candidate à la présidentielle de 2007, elle-même désignée lors de primaires en 2006 et bien évidemment favorable au renouvellement de l'expérience.Avec la science de la division cellulaire qu'ils ont développée au fil des ans, les socialistes se sont aussitôt déchirés sur les modalités de l'exercice qu'Arnaud Montebourg, qui avait mis sa démission du PS dans la balance pour obtenir gain de cause, souhaite calquer sur les modèles américain et italien.PétitionLe débat devrait désormais porter sur l'ouverture du processus à des candidats non socialistes. Les partisans d'un tel scénario ont lancé une pétition signée au PS par le maire de Paris, Bertrand Delanoë, tout juste converti, Vincent Peillon et Manuel Valls et par Jean-Pierre Mignard, proche de Ségolène Royal, mais aussi par Noël Mamère (Verts) et Jean Peyrelevade (Modem). « Cela sert à battre Nicolas Sarkozy en passant devant. Le premier tour d'une élection présidentielle n'est pas une primaire, c'est un premier tour dangereux. Notre intérêt est de remédier aux erreurs passées et d'éviter la fragmentation », a plaidé Arnaud Montebourg.Mais deux présidentiables, Laurent Fabius et François Hollande, défendent l'idée de primaires réservées à la désignation du seul candidat socialiste. « La responsabilité du PS est de désigner son propre candidat. Il faut régler la question du leadership, qui est un préalable, et ensuite se tourner vers les autres », explique l'ancien premier secrétaire.La patronne des Verts, Cécile Duflot, ne cache pas sa réticence en dénonçant la passion du PS pour « des petits sujets de boutique ». Au Modem, Marielle de Sarnez juge que « la question des primaires concerne les socialistes, pas le centre ».Autre pomme de discorde, le calendrier. La direction du PS souhaite attendre l'issue des régionales de mars 2010 et prévoit une convention en juin pour trancher sur les modalités des primaires. « Calmos ! » a lancé hier Jean-Christophe Cambadélis, proche de Dominique Strauss-Kahn. Le patron du FMI, qui n'a pas digéré sa défaite lors de la primaire de 2006, a tout intérêt à un processus long et rigoureusement cadré. À l'inverse, Patrick Mennucci, proche de Ségolène Royal, a souhaité hier l'organisation d'une « convention nationale » dans les deux mois et François Hollande veut que le sujet soit réglé avant la fin de l'année.