L'assurance des risques d'entreprise à un tournant

Par latribune.fr  |   |  418  mots
« Rien ne sera plus comme avant. » C'est sur ce constat que Gérard Lancner, président de l'Association pour le management des risques et des assurances de l'entreprise (Amrae), a ouvert hier à Strasbourg la dix-septième conférence annuelle des risk managers. Avec la crise, « les modèles sont à repenser. Les cartographies des risques à reconsidérer », a-t-il estimé. Ces remises en question devront s'opérer dans un marché en pleine mutation. forte sinistralitéSi l'année 2009 semble avoir commencé en douceur avec une bonne stabilité des portefeuilles de grands risques pour les assureurs et un maintien de la tendance baissière des prix dans la plupart des cas, « il devrait y avoir un retournement de marché en 2009, probablement autour de l'ét頻, prédit Stanislas Chapron, président du directoire du courtier d'assurance Marsh en France. La majoration des traités de réassurance dommages aux biens et dans une moindre mesure en responsabilité civile a en effet déjà commencé. De plus, « l'année 2008 a connu une relativement forte sinistralité avec des catastrophes naturelles ou industrielles de grande ampleur et une remontée des sinistres de fréquence [entre 1 et 5 millions d'euros] », souligne Thierry Masurel, directeur souscription et clientèle de l'assureur mutualiste FM Global pour la France, l'Espagne, le Portugal et la Grèce. La diminution des budgets de maintenance, la réduction des effectifs ou la fermeture partielle de certaines chaînes de production fragilisent les locaux moins bien surveillés et les machines qui ne sont plus en mode d'utilisation normale. Et les produits financiers ne permettent plus de compenser une reprise de la sinistralité comme ce pouvait être le cas dans le passé. Dans ce contexte, « il manque 25 % à 30 % de primes en assurance de dommages », affirme Jean-Paul Rignault, directeur général d'Axa Corporate Solutions, qui avoue avoir freiné son développement dans cette branche. Bon nombre d'assureurs ont par ailleurs tendance à se montrer plus sélectifs dans leur achat de réassurance soit en raison des prix élevés, soit par prudence à l'égard de réassureurs, dont la solidité financière s'est dégradée. Si bien que les capacités de couvertures se réduisent. Reste à savoir si les entreprises, qui avaient beaucoup augmenté la conservation de leurs risques lors de la précédente phase de durcissement du marché de l'assurance entre 2001 et 2003, sont en mesure actuellement d'adopter la même politique. Séverine Sollier, à Strasbourg Il devrait y avoir un retournement de marché en 2009, probablement autour de l'été