Les opérateurs privés se disputent le suivi de 320.000 chômeurs

J ? 8 pour les opérateurs privés de placement. Les cabinets type Adecco, Altedia, Ingeus, BPI et consorts ont jusqu'à mercredi 6 mai à 16 heures 30 pour répondre à l'appel d'offres européen lancé par Pôle emploi pour le placement en deux ans de 320.000 demandeurs d'emploi à partir du 1er juillet. Organisé par région ou bassin d'emploi, cet appel d'offres reconductible pour une année supplémentaire se décompose en deux types de prestations. La première concerne « la prise en charge intensive et le placement » de 170.000 personnes éloignées de l'emploi?; la seconde, « l'accompagnement et le retour à l'emploi » de 150.000 licenciés économiques d'entreprises de moins de 1.000 salariés. Au total, les candidats doivent se porter candidats, seuls ou avec d'autres, sur une soixantaine de lots. Altedia se positionnera ainsi sur les lots visant les licenciés économiques, tandis qu'Adecoo, son actionnaire, se positionnera davantage sur les lots relatifs au placement des chômeurs. « Chacun se présentera sous sa marque », précise François Davy, PDG d'Adecco France. Ingeus, le cabinet privé australien de reclassement sera aussi de la partie. « Nous serons évidemment candidats, car cet appel d'offres est au c?ur de notre métier. Il est dans la lignée des appels d'offres lancés par l'Unedic [Ndlr?: dont certains emportés par Ingeus] », confirme Erik Pillet, directeur général d'Ingeus France.Si les cabinets privés sont mis en concurrence sur le reclassement des licenciés économiques depuis les années 90, ils n'accompagnent les demandeurs d'emploi que depuis 2005. Chaque année, ils suivent quelque 40.000 demandeurs d'emploi. Cette fois, le nombre de demandeurs d'emploi qui seront accompagnés par des opérateurs privés est sans commune mesure. La raison?? « Pôle emploi n'a pas les moyens de tout faire en ce moment », explique Xavier Lacoste, directeur général d'Altedia. Le syndicat FO de Pôle emploi Île-de-France se montre, lui, très critique sur cet appel d'offres?: « Il est lancé avant que l'École d'économie de Paris ne livre en juin un rapport d'évaluation sur l'accompagnement par le privé. Un rapport intermédiaire d'évaluation en 2008 avait souligné les performances de l'ANPE, quand elle met les moyens. » Critiques des syndicats Maurad Rabhi, représentant CGT à Pôle emploi, va dans le même sens?: « On entre dans le dur. On n'attend pas la fin des expérimentations menées pour lancer l'opération à grande échelle », explique-t-il. Celui-ci souhaite qu'il y ait avec les pouvoirs publics un « véritable débat sur le recours aux opérateurs privés, dont le coût pour le reclassement d'un demandeur d'emploi est estimé entre 3.500 et 7.000 euros, contre 800 euros par an pour Pôle emploi ». Il demande la définition « d'une charte pour pouvoir labelliser les opérateurs privés et écarter les marchands de soupe ». Pour l'heure, concurrence oblige, les différents candidats à l'appel d'offres se montrent peu diserts sur les lots convoités. Ils seront fixés sur leur sort au cours du mois de juin. Isabelle Moreau
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