Hellboy, si terriblement humain

Par latribune.fr  |   |  268  mots
Depuis qu'il a signé le très beau « Labyrinthe de Pan », on sait que Guillermo Del Toro est un réalisateur visionnaire, à suivre quels que soient ses projets. Ce n'est donc pas parce que « Hellboy II » est tiré d'un « comics » qui ne concerne que les fans de la bande dessinée (*). Hellboy, c'est une créature à l'aspect mi-homme mi-démon. Peau rouge, queue pointue et, surtout, caractère de cochon que seuls quelques bons cigares peuvent amadouer. Ses compagnons du Bureau de défense et recherches paranormales sont du même acabit. Liz, sa petite amie, contrôle le feu. Abe est un être amphibie. Ensemble, ils surveillent les menaces extra-terrestres. Or le film débute justement sur le réveil de Nuada, prince révolté, prêt à lever une armée pour assujettir l'humanité. humour et décalageEncore une bête histoire de méchant envahisseur ? Pas tout à fait. Del Toro injecte de la subtilité à son intrigue (on y parle écologie, racisme) et prend son temps pour soigner la psychologie de ses personnages. Comme dans cette scène hilarante où Hellboy et Abe, passablement éméchés, cigare dans une main, bière dans l'autre, dissertent avec exaspération sur la difficulté à comprendre les femmes. Ils finiront en chantant « Can't Smile Without You », chanson d'amour des années 70 dégoulinante de sentimentalisme. L'un est rouge avec des cornes. L'autre a des écailles et des mains palmées. Sous la caméra de Del Toro, les deux sont terriblement humains. Olivier Le Floc'h(*) Série publiée chez Delcourt et dont le 9e tome vient de paraître.