La mort est leur métier

On ne s'habituera jamais au spectacle du sang innocent versé, des corps mutilés, des décombres calcinés, de la terreur aveugle. A chaque vague d'attentats, à chaque exploit monstrueux des VRP de la mort, on voudrait croire que ce sera le dernier. Hélas, la trop longue liste des hauts faits du terrorisme international continue de s'allonger. Après le nom de Londres inscrit il y a tout juste deux semaines, il a fallu ajouter ce week-end celui du carnage de Charm el-Cheikh. Et, malheureusement, il est à craindre que cette liste de sang ne soit pas close. Parce que des fanatiques déterminés parviendront toujours à percer les fragiles défenses dont s'entourent nos sociétés. Parce que, pour déjouer leurs desseins meurtriers, il faudrait accepter d'abonder dans leur sens en privilégiant la répression sur nos valeurs de liberté. Et c'est parce que nos sociétés ne sont pas prêtes à accepter une telle inversion de valeurs que les apprentis terroristes pourront tranquillement continuer à planifier leur oeuvre de mort au coeur de nos cités, que les sergents recruteurs de l'internationale terroriste pourront continuer à jouer à saute-frontière en respirant à pleins poumons cette liberté d'aller et venir qui est notre oxygène. Mais le terrorisme brutal et sa moisson de vies humaines ne connaîtront pas de fin tant que nos pays ne verront en lui que l'expression d'un fanatisme religieux gratuitement anti-occidental. Nous avons trop longtemps sous-estimé la violence du fondamentalisme islamique auquel ont donné naissance dans les années 70 et 80 des régimes autoritaires et corrompus, clients de l'Occident. Au Moyen-Orient, en Asie du Sud, en Afrique, la liste est longue. Et, comme par hasard, elle recouvre assez fidèlement celle des pays d'origine des semeurs de mort. Et lorsque, en Irak, les fidèles de Ben Laden font cause commune avec les soldats perdus de Saddam Hussein, ce n'est pas la foi en Allah qui les réunit mais la haine de l'Occident et, en premier lieu, des Etats-Unis. Et c'est ce même sentiment qui habite les bombes ambulantes qui ont fait de la mort leur métier.
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