Alors que tous les Français prennent de bonnes résolutions avec l'avènement de la nouvelle année, le président de la République va lui aussi formuler aujourd'hui les projets qu'il entend mener à bien au cours de cette année 2008. Le cadre retenu — une grand-messe médiatique — indique que le chef de l'État cherche à donner un maximum de solennité et de retentissement à ses propos. Pour ce qui concerne la nature même de cette intervention, elle vise clairement à combattre le climat de désenchantement qui s'installe dans le pays et qui vaut à Nicolas Sarkozy de voir sa cote de popularité au plus bas depuis son élection. Officiellement, l'Élysée feint de ne pas s'émouvoir de la méforme sondagique du président. Mais on y attache malgré tout la plus extrême importance aux états d'âme de l'opinion. Laisser se développer l'amertume et la contrariété peut se révéler doublement dangereux à court terme. Le résultat des élections municipales peut s'en ressentir et la croissance peut carrément piquer du nez si les ménages se remettent à épargner par manque de confiance en l'avenir au lieu de consommer. Or, cette année encore, la consommation sera essentielle pour épauler une croissance asthénique. Pour le président, il s'agit donc aujourd'hui moins de se vanter du chemin parcouru en huit mois que de se préoccuper du moment où les réformes mises en oeuvre produisent des effets concrets sur la vie des Français. C'est plus particulièrement le cas s'agissant de la question du pouvoir d'achat. Le président et le gouvernement ont beau multiplier les annonces et les mesures, dans les foyers on continue de se battre avec des factures en hausse et avec la valse apparemment sans fin des prix, notamment alimentaires. Contrairement à ce que laissent entendre ses déclarations volontaristes, le chef de l'État sait qu'il ne dispose d'aucun pouvoir magique pour accélérer la croissance ou contenir la hausse des prix. Appeler les Français à la patience ? Il a déjà essayé. En vain. Il va falloir trouver autre chose