Le plan « banlieues » est bouclé

Le projet de « Programme national d'intégration urbaine » - à Matignon, l'intitulé PNIU n'a toujours pas l'heur de plaire - doit prendre sa forme définitive demain, 10 janvier, au cours d'une réunion interministérielle prévue à cet effet. Une date qui pourrait toutefois être décalée (une nouvelle fois), disait-on hier lundi dans l'entourage du ministre délégué à la Ville et à l'Intégration, Eric Raoult, pour cause d'agendas ministériels bouleversés par la mort du président Mitterrand. Quoi qu'il en soit, les arbitrages sont rendus à deux ou trois détails près. Et après la réunion prévue ce mercredi, rien ne devrait empêcher Alain Juppé de se rendre à Marseille pour donner les détails de ce PNIU et de ses quatre grands thèmes - développement économique des quartiers et emploi ; logement ; démocratie locale ; sécurité et présence de l'Etat. Le Premier ministre y est attendu le 18 janvier par le maire de la cité phocéenne et ministre de l'Aménagement du territoire, de la Ville et de l'Intégration, Jean-Claude Gaudin, accompagné du ministre délégué Eric Raoult. Ce plan en faveur des quartiers en difficulté était déjà voulu par le candidat Chirac à la présidentielle. C'était l'un des volets de sa lutte déclarée contre la fracture sociale. Mais pendant les huit mois au cours desquels le dossier a été à l'étude, et dont la rédaction finale a été plusieurs fois reportée, les ambitions affichées au départ par le gouvernement se sont réduites, épousant inexorablement la courbe des mauvais indices de la conjoncture économique. Pourtant, « l'essentiel du plan est sauvé », clame-t-on aujourd'hui dans l'entourage des ministres concernés, sans encore préciser combien des 100.000 emplois d'utilité sociale prévus au départ seront à l'arrivée, ou encore le nombre de zones « franches » à créer (voir La Tribune datée du 5 janvier). Et plus question de parler de « plan Marshall », qui fait ostensiblement penser à la corne d'abondance et à ses fruits d'or pleuvant sur les quartiers défavorisés. Mais on ne mégote pas sur ce qu'il devrait en coûter à l'Etat. Compte tenu des dérogations fiscales pour favoriser la création et l'installation d'entreprises ou encore les coups de pouce à l'emploi, le milliard et demi de francs par an devrait être franchi, si l'on additionne futures compensations (pour les collectivités territoriales) et subventions, affirme-t-on. Les représentants de l'Association des maires de France (AMF) reçus, comme d'autres responsables, par Jean-Claude Gaudin et Eric Raoult ces derniers jours, restent encore sur leur garde quant au contenu définitif du PNIU. Notamment sur les questions de l'emploi - les modalités de financement des futurs emplois-villes, le statut et la pérennité de ces emplois -, sur le lien entre exonérations fiscales accordées aux entreprises et contrats d'objectifs, etc. Mais, jusque-là, c'est le volet « sécuritaire » qui a semblé poser le moins de problème. Il est vrai que la classe politique, qu'elle soit de gauche ou de droite, tient un langage assez voisin sur le nécessaire renforcement de la présence de l'Etat dans les quartiers. Alors... JEAN-PIERRE BOURCIER
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