J2M, un homme «normal»

Déception jeudi 27 juin à l'assemblée générale : Jean-Marie Messier ne portait pas sa cravate fétiche rose aux otaries bleues bondissantes lorsque Guy Dejouany lui a cédé la présidence de la Compagnie Générale des Eaux. A trente-neuf ans, cet X-énarque accède au poste suprême de l'un des premiers groupes industriels privés français sans se départir de son éternel sourire. Imposé par Guy Dejouany, Jean-Marie Messier a commencé par frapper l'imagination des cadres en apparaissant comme un homme « normal », avec sa Renault Espace, dotée de sièges pour enfants, et son désir de préserver ses vacances de ski. Sous ses dehors juvéniles, il a malgré tout bouleversé, en dix-huit mois, les habitudes maison. Finies les baronnies que cultivait à plaisir son prédécesseur. Son premier souci a été de mettre en place un comité exécutif. Bernard Forterre, directeur général adjoint et président de la Compagnie Générale de Chauffe, en a fait les frais récemment. Ceux qui, comme lui, à tous les niveaux s'imaginaient que J2M ne connaissait rien aux métiers de la Compagnie, ont dû également faire contre mauvaise fortune bon coeur. Lors de son arrivée en décembre 1994, il était depuis cinq ans conseiller privilégié de Guy Dejouany, en tant qu'associé gérant de la banque Lazard. Une école prestigieuse pour peaufiner un bon carnet d'adresses industrielles et politiques dans le monde entier, déjà bien rempli lors de son passage au ministère des Finances, lors des privatisations de 1986, à côté d'Edouard Balladur. Durant cette expérience bancaire, il avait réussi à séduire bon nombre de patrons par son esprit brillant. Au premier rang duquel Didier Pineau- Valencienne, qui l'aurait bien intronisé aussi pour lui succéder à la tête de Schneider. J2M lui aura préféré la direction du premier employeur de France, l'occasion de mettre en pratique immédiatement sa fibre sociale. Sa volonté affirmée est de faire entrer dans les moeurs « le retour sur investissement social », au même titre que le retour sur investissement industriel. Une notion économique que plus personne ne conteste. J. CH. et S. S.
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