Commerce + Bill Clinton veut faire d'Internet une zone de libre-échange

Bill Clinton veut créer une nouvelle zone de libre-échange : Internet. Le président américain vient de présenter un programme visant à empêcher l'imposition des transactions commerciales sur le Net et à limiter au strict minimum la réglementation du réseau. « L'Internet doit être un endroit où l'Etat s'efforce de causer ni obstructions, ni problèmes, a déclaré Clinton devant les responsables de l'industrie informatique américaine. Nous voulons que le commerce sur l'Internet soit exempt de nouvelles taxes, de barrières douanières, de règles pesantes, tout en étant à l'abri des pirates. » Selon les analystes, les transactions commerciales via l'Internet passeront de 1 milliard de dollars par an aujourd'hui à 5 ou 10 milliards vers l'an 2000 si leur développement n'est pas entravé par la réglementation. Politique du laisser-faire. Pour permettre aux Etats-Unis de profiter pleinement de ces opportunités, Bill Clinton s'est engagé à négocier, au sein de l'OMC, un accord international faisant de l'Internet une zone de libre-échange de biens et de services. L'Amérique plaide toujours en faveur du laisser-faire lorsqu'elle domine un marché : pourquoi le commerce électronique ferait-il exception quand les Américains sont les premiers fournisseurs de contenu du monde et les plus grands utilisateurs de l'Internet ? Washington entend aussi solliciter des autorités locales et régionales américaines l'assurance qu'elles ne prélèveront pas de taxes sur les transactions en ligne. Plusieurs régions et villes des Etats-Unis ont émis le désir de taxer les services en ligne, et les maires s'opposent à un texte de loi en préparation au Congrès visant à interdire aux Etats et collectivités locales de prélever des impôts sur les activités de l'Internet. Le gouvernement a l'intention de collaborer avec les industriels dans la création de technologies et de codes de conduite capables de protéger la vie privée des internautes et de permettre aux parents de bloquer l'accès des enfants aux matériaux indécents. Enfin, Washington entend élaborer un système de patentes et de droits d'auteur pour protéger la propriété intellectuelle sur l'Internet. « A bien des égards, le commerce électronique est le Far West de l'économie mondiale, dit Clinton. Notre devoir est d'en faire un lieu d'échanges sûr et stable. » Arme économique. Comme la plupart des initiatives de l'administration Clinton II, la politique réticulaire de la Maison-Blanche n'envisage donc qu'un rôle limité pour l'Etat. « Il y a plus de risques que le gouvernement ait tort en agissant qu'il ne se trompe en s'abstenant », explique Ira Magaziner, un conseiller du président. Cette humilité ne doit cependant pas faire croire que les autorités américaines se désintéressent de l'Internet. Au contraire. Le réseau est considéré comme une arme économique et technologique majeure justifiant une mobilisation nationale à laquelle participent aussi bien le Congrès que la Maison-Blanche. La stratégie, cependant, consiste non pas à modeler le Net au goût de quelques hauts fonctionnaires ou à dépenser des sommes énormes dans des programmes de recherche, mais à donner aux forces vives de la nation la possibilité de prospérer sur le réseau. Comment ? En libéralisant les télécoms, en familiarisant les jeunes avec l'Internet et en lançant une croisade préventive contre la taxation du commerce numérique. Jean-Marie Macabrey, à Washington
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