Télécommunications + Stet/Telecom Italia s'allie avec AT&T et Unisource

En annonçant hier la signature d'accords avec l'opérateur américain AT&T et avec le consortium AT&T-Unisource, le groupe public italien de télécommunications Stet/Telecom Italia (les deux sociétés doivent fusionner d'ici à deux semaines) sort enfin de son isolement international. L'alliance repose sur deux piliers. D'abord, un partenariat sera institué entre Stet et AT&T en Amérique latine. Les deux groupes constitueront une filiale contrôlée à 50-50, d'une part pour des services de communications destinés à la clientèle d'affaires, d'autre part pour proposer aux opérateurs télécoms de cette région d'acheminer leur trafic. Stet/Telecom Italia est particulièrement forte dans cette zone géographique, et s'était déjà alliée avec AT & T sur certains projets, notamment des appels d'offres pour la téléphonie mobile au Brésil. « Harmoniser les stratégies ». L'accord concernant Unisource (société fondée par les opérateurs suédois, hollandais et suisse, où était présent jusqu'à il y a peu l'espagnol Telefonica) est plus complexe. Au moment du retrait de Telefonica, la rumeur indiquait Stet comme possible remplaçante. En fait, l'accord négocié place le groupe italien dans une position de plus grande force : il pourra en effet entrer directement dans le capital de AT&T-Unisource Communications Services (AUCS), filiale commune d'AT&T et d'Unisource pour la clientèle d'affaires européenne, à hauteur de 30 % maximum (contre 30 % pour AT&T et 40 % pour Unisource). Le groupe italien distribuera les produits de ce consortium sur son territoire, lui transférant en échange sa société TMI (activités internationales sur le marché d'affaires). Ces alliances pourraient n'être qu'un premier pas, les groupes concernés ayant annoncé vouloir « examiner ensemble des opportunités de développement de leurs activités d'opérateur » et « harmoniser leurs stratégies dans les grands pays européens, en particulier en France, en Allemagne, au Royaume-Uni et en Espagne ». Les accords de principe signés hier devront être ratifiés d'ici à la fin de l'année. Echange de participations. L'annonce d'hier représente un pas important pour l'opérateur italien, qui doit être privatisé à la mi-octobre. Pendant des années, Stet avait cherché un partenaire international, ne réussissant qu'à grappiller un accord commercial avec IBM. « C'est un premier succès pour le nouveau management mis en place en janvier », commente Paola Toschi, chef du service d'études du courtier Milla SIM. Selon Lorenzo Iori, chef du service d'études du courtier Murchio SIM, « l'idéal serait que l'accord avec AT&T soit complété par la présence du groupe dans le noyau dur de Stet au moment de sa privatisation ». Interrogé en conférence de presse sur cet aspect, le président du groupe américain, John Walter, a expliqué attendre que le gouvernement italien définisse les modalités de privatisation de son nouveau partenaire avant de prendre toute décision. Selon le président de Stet, Juido Rossi, un éventuel échange de participations sera décidé d'ici à la mi-septembre. Il a néanmoins jugé difficile l'entrée directe de Stet dans le capital d'AT&T. Il est vrai qu'AT&T aurait de quoi être échaudé par ses précédentes expériences italiennes. Le mariage avec Olivetti, célébré en grande pompe en 1983, se terminait par un divorce, coûteux pour l'opérateur américain, dix ans plus tard. Tandis que la même année 1993 voyait le naufrage de l'alliance avec Italtel, filiale... de la Stet, pour laquelle le groupe italien avait préféré le partenariat de Siemens. Marie-Noëlle Terrisse, à Milan
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