Siemens mise sur les systèmes de télécommunications

L'explosion du marché mondial des télécommunications profite à Siemens. Alors que le champion en titre des communications mobiles, Motorola (voir ci-dessus), souffre de l'intensification de la concurrence sur le marché qu'il domine, le géant allemand en pleine phase d'expansion prévoit, d'ici à l'an 2000, une forte croissance de sa division systèmes privés de télécommunications (PN), qui devrait atteindre à la fin du siècle un chiffre d'affaires de 12 milliards de deutsche marks. Sur le dernier exercice, les ventes ont progressé de 13 % à quelque 7 milliards (24 milliards de francs) pour un résultat de 479 millions (1,6 milliard de francs), ce qui en fait, après les semi-conducteurs, le deuxième secteur le plus profitable du groupe. Siemens, qui emploie dans cette activité 23.900 personnes, dont 16.000 en Allemagne, a produit au total 9 millions de terminaux et installé 4,3 millions de connexions. Cette progression fait de Siemens, en matière de systèmes de communications, le numéro un mondial (11 % de parts de marché), le numéro un européen depuis l'an dernier (23 %) et le leader allemand incontesté (41 %). Grâce à Rolm racheté en 1989, il se targue d'être monté sur la troisième marche du podium aux Etats-Unis et se place au sixième rang sur les marchés asiatiques. En matière de terminaux, il est premier aux niveaux allemand et européen et quatrième mondial. Aux Etats-Unis, il devrait installer une unité de production de téléphones mobiles de manière à y renforcer son implantation. « Malgré la chute des prix de 10 à 12 % sur les terminaux et de 7 % en moyenne sur les systèmes, nous comptons bien continuer à progresser dans les années à venir au même rythme que l'an dernier. Les possibilités du marché sont gigantesques », a indiqué hier Dietrich Botsch, président du secteur, en précisant qu'il visait 8 milliards de marks de chiffre d'affaires pour l'exercice en cours pour un résultat similaire, compte tenu d'investissements importants. « Nous poursuivons à cet effet notre politique de coopération, comme avec le suisse SMH, avec Sony ou avec Amper ou Italtel, ou d'acquisition, telle la reprise de Mercury en fin d'année dernière, et développons notre activité sur tous les marchés mondiaux. » Siemens compte notamment sur sa stratégie de fournisseur complet pour conforter sa position. « Nous livrons aujourd'hui le même matériel et la même technique dans tous les pays, ce qui est un avantage important », estime-t-il. Objectif à terme : réaliser 8 milliards de marks de ventes en Europe en l'an 2000, 2,5 milliards aux Etats-Unis et plus de 1 milliard dans la région Asie-Pacifique, notamment en Chine et en Inde. Un projet ambitieux, compte tenu de la chute des prix et sachant qu'aujourd'hui 90 % du chiffre d'affaires réalisé dans les terminaux proviennent de produits qui ont moins de deux ans d'existence. BÉNÉDICTE DE PERETTI, À MUNICH
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