Nucléaire + La polémique sur les déchets de la Hague rebondit

En dépit de la publication de tests par un institut indépendant de Hambourg contacté par Greenpeace, les pouvoirs publics ont fait état, hier, de résultats encourageants sur l'analyse de l'environnement marin aux alentours de l'embouchure de la canalisation de rejets de l'usine Cogema de la Hague entre les 24 et 30 juin. Les premiers résultats de l'étude demandée à l'Office de protection des rayonnements ionisants (OPRI), un organisme sous tutelle de la Santé, font état d'une « absence de radioactivité décelable à partir d'une distance de 50 mètres de la canalisation » de rejets radioactifs de l'usine de retraitement nucléaire de La Hague. « Aucune radioactivité moyenne supérieure à 1 becquerel (Bq) par kilo n'a été relevée dans les crustacés et les poissons prélevés », selon un communiqué commun du ministère de l'Environnement et des secrétariats d'Etat à l'Industrie et à la Santé. Mercredi soir, un porte-parole des services sanitaires de Hambourg avait annoncé que les déchets nucléaires rejetés dans la Manche par l'usine de la Hague étaient à fort taux radioactif, avec une moyenne de 155 millions de becquerels de tritium par litre. Le 27 juin, l'organisation écologiste Greenpeace avait convoyé à Hambourg 15 litres du liquide rejeté dans la Manche par l'usine et 30 kg de sédiments radioactifs déposés devant la conduite de l'usine qui achemine ce liquide. Le directeur de l'usine de la Hague, Patrick Ledermann, a estimé jeudi lors d'une conférence que les mesures de radioactivité publiées étaient « tout à fait conformes aux autorisations de rejets ». Les premiers résultats de l'étude, qui doivent être confirmés en début de semaine prochaine, « indiquent une localisation stricte de ce niveau de radioactivité des fonds marins sur une surface de quelques mètres carrés autour de la sortie de la conduite », selon les trois ministères. Ces derniers précisent que les niveaux cités par Greenpeace et pouvant atteindre 175 millions Bq/l de tritium, avant dilution, « ne remettent pas en cause les valeurs limites fixées par les autorisations de rejet ». Enfin, « les mesures réalisées par l'OPRI à proximité des plages ne montrent aucune radioactivité supérieure à la radioactivité naturelle ». Dominique Voynet, ministre de l'Environnement, a toutefois annoncé hier matin que l'accès à la zone sera « empêché » pour les pêcheurs et les plaisanciers. « Lorsque les résultats seront publiés, dans la plus grande transparence, il nous faudra engager, si c'est nécessaire, la procédure de révision des autorisations d'émission de l'usine de la Hague ». « Cette révision est planifiée pour le début du mois de septembre, donc on accélérerait sans doute le mouvement. » « Les mesures qui s'imposent seront prises si elles confirment les résultats avancés par Greenpeace », a-t-elle affirmé. L'organisation Greenpeace a déposé mercredi un recours en référé devant le tribunal administratif de Paris demandant la suspension des travaux de détartrage des canalisations d'évacuation, qui ont débuté le même jour, dont le processus complet doit durer un mois et demi. F. B. (avec AFP)
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