Les constructeurs français débordés par les étrangers

Le marché automobile français a augmenté de 1,8 % au premier semestre à 1.028.502 voitures particulières. A jours ouvrables comparables aux six premiers mois de 1995, la hausse atteint 2,6 %. Mais cette légère progression dissimule un ralentissement sensible et continu des immatriculations au second trimestre. Ce tassement se confirme spectaculairement en juin, avec 134.800 immatriculations, en chute de 28,5 % à jours ouvrables comparables par rapport au même mois de 1995. Il faut toutefois se souvenir que, l'an passé, juin avait été particulièrement favorable. C'était le dernier mois des primes Balladur à la casse. Cette comparaison apparaît catastrophique pour les marques françaises, qui avaient beaucoup vendu en juin 1995. D'où l'écroulement constaté le mois dernier : Renault plonge de 42,9 % et PSA de 36,3 %. Sur le semestre, plus significatif, Renault affiche une baisse plus modérée de 13,9 %, PSA sauvant les meubles avec un repli de 1,3 %. Les constructeurs français n'occupent plus que 56,5 % du marché, contre 62,3 % un an auparavant. Echaudés par les « balladurettes » qui les avaient pris au dépourvu, les constructeurs étrangers profitent en revanche massivement des actuelles mesures gouvernementales Juppé. Renault a en outre souffert au premier semestre du passage de flambeau délicat de la R19 à la Mégane. Les changements de modèles dans le coeu de la gamme sont toujours une phase délicate pour un constructeur. Chez PSA, Citroën s'en sort avec les honneurs, au détriment de Peugeot, handicapé par le remplacement de la 405 par la 406 et les modifications apportées en cours de semestre à la 106. Mais plus globalement, les modèles français se heurtent à l'offensive sur les prix de Fiat, Opel, Volkswagen et des marques coréennes. Volkswagen, toujours tiré par sa petite Polo et le repositionnement des prix catalogue, jadis très élevés, est en hausse de 21,1 % sur les six premiers mois. Mais la plus belle progression est à mettre au crédit de Fiat, qui bénéficie de la dévaluation de la lire. Certes, les nouvelles Punto et Bravo-Brava sont bien accueillies par le public, mais le groupe italien fait aussi un tabac avec ses vieilles « petites » 500 ou Panda, vendues à des tarifs défiant toute concurrence et bénéficiant dans 80 % des cas de la prime Juppé, ce qui représente le quart des ventes de la marque. GM et Ford, tiré par la petite Fiesta, défendent correctement leurs positions. Il faut noter la discrète progression des marques nippones. Le marché n'est en revanche pas favorable aux marques spécialistes. Le groupe BMW-Rover croît de 3 % à peine, mais Mercedes-Benz et surtout Volvo baissent. Quant au marché des utilitaires légers (175.684 unités au premier semestre), il a progressé de son côté de 4,4 %. Les trois marques françaises, qui détiennent 73,2 % de ce gâteau, fléchissent de 0,4 %, malgré la remontée de Peugeot. Volkswagen, Fiat, mais aussi Mercedes-Benz, sont également très offensifs sur ce segment. ALAIN-GABRIEL VERDEVOYE
Commentaire 0

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

Il n'y a actuellement aucun commentaire concernant cet article.
Soyez le premier à donner votre avis !

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.