Le retour à une stratégie de croissance

Un an et demi après la cession de ses activités papetières, Saint-Gobain confirme qu'il a renoué avec une stratégie de croissance dans tous ses métiers (vitrage, conditionnement, isolation et fibres de renforcement, canalisation, matériaux de construction, céramiques industrielles et abrasifs). Le rachat de l'américain Norton digéré, les finances du groupe assainies, le géant verrier peut recourir à nouveau à une politique de développement plus agressive, par acquisition ou par croissance interne. L'année 1995 a déjà été marquée par deux opérations de développement externe significatives, l'une dans les céramiques industrielles, l'autre dans le verre creux. En février, le géant verrier annonçait la signature d'un accord de principe avec British Petroleum pour lui racheter sa filiale américaine Carborundum spécialisée dans les céramiques hautes performances pour applications réfractaires, anti-usure et frottement. Une activité de 230 millions de dollars de chiffre d'affaires (1,1 milliard de francs). Cette transaction vient de recevoir le feu vert du gouvernement britannique. Il reste encore obtenir l'aval de la commission américaine de la concurrence. Mais cette opération semble en bonne voie pour une prochaine finalisation, indique-t-on au siège des Miroirs. Plus important, le groupe a conclu un accord à trois au cours de l'été, qui l'a propulsé au premier rang mondial du conditionnement en verre. Il a ainsi repris les actifs verriers de Pechiney (Foster Forbes) qu'il a rapproché des activités correspondantes de l'américain Ball dans un joint-venture à 58-42. Une opération d'un milliard de dollars (5 milliards de francs). A terme, il a la possibilité de devenir propriétaire à 100 % de cette affaire. L'année 1996 pourrait donner lieu à d'autres opérations d'envergure, notamment dans le vitrage. Des négociations sont en cours pour la reprise du vitrage automobile de Ford aux Etats-Unis. Mais Saint-Gobain n'est pas le seul candidat en lice. Ces différentes opérations de croissance externe doivent toutefois répondre à une série de critères, à commencer par une capacité à contribuer immédiatement au résultat net du groupe. Si Saint-Gobain envisage des acquisitions petites et moyennes régulièrement pour conforter ses positions, il veut à tout prix conserver « une structure financière solide », expliquait Jean-Louis Beffa cet automne (voir La Tribune datée du 25 septembre 1995). L'endettement ne remontera pas au niveau atteint lors du rachat de Norton, il ne devra pas dépasser 30 % à 40 % des fonds propres du groupe, ajoutait-il. La croissance externe n'est d'ailleurs qu'une des trois voies préconisées par le groupe pour se développer, les deux autres étant le lancement de nouveaux produits et l'expansion géographique, notamment en Asie, où il doit bâtir une base de production. F. B.
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