Pharmacie +. Amersham fusionne avec le norvégien Nycomed

Les dirigeants d'Amersham ne manquent ni d'appétit ni d'ambitions : le groupe britannique fusionne avec le norvégien Nycomed après avoir annoncé, le 10 juin dernier la fusion de sa division Sciences de la vie avec Pharmacia Biotech, son homologue du groupe américano-suédois, Pharmacia Upjohn. La nouvelle entité, baptisée Nycomed Amersham, qui sera détenue à 57 % par les actionnaires de Nycomed et à 43 % par ceux de Amersham, sera dirigée par le président de Nycomed, le président d'Amersham devenant vice-président. Cette triple fusion en l'espace de trois semaines fera de Nycomed Amersham (15 milliards de francs de chiffre d'affaires et un bénéfice de 2,4 milliards de francs en 1996 pro forma) le leader mondial des produits de diagnostic in vivo - par opposition aux produits destinés aux tests en laboratoire - et de l'appareillage pour la recherche en biotechnologie. A la différence de la fusion envisagée en octobre 1995, avec le fabricant de génériques américain, Ivax, finalement rejetée par les actionnaires de Nycomed, cette opération est beaucoup plus convaincante car les deux entreprises présentent de nombreuses complémentarités. Sur le plan des produits, les intérêts de Nycomed et d'Amersham se complètent dans le diagnostic in vivo. La position de leadership du norvégien dans les produits de contraste (utilisés en radiologie) et sa bonne position dans les produits pour l'IRM (imagerie par résonance magnétique) viennent compléter la position de numéro un mondial d'Amersham dans les produits radiopharmaceutiques (utilisé dans le diagnostic in vivo et la médecine nucléaire). Au plan marketing, il y a aussi synergie tant pour la gamme de produits - oncologie, cardiologie et neurologie - qu'au plan géographique. La conjonction des deux réseaux commerciaux permet une excellente couverture des principaux marchés du diagnostic in vitro que sont les Etats Unis, l'Europe et le Japon. Enfin, la complémentarité se retrouve également au niveau de la recherche, protégée par un important portefeuille de brevets. Le savoir-faire de Nycomed en chimie se trouvera renforcé par les compétences d'Amersham en biologie qui permettra notamment au nouvel ensemble d'accompagner le développement du diagnostic moléculaire. Par ailleurs Nycomed espère soumettre à la FDA américaine en 1998, son nouveau produit - actuellement en phase II des essais cliniques - destiné au marché émergent de l'imagerie par ultrasons. Grâce à l'élimination des redondances dans les structures commerciales et administratives, le nouveau groupe espère économiser quelque 400 millions de francs dont la moitié d'ici à la fin de 1998. Une provision exceptionnelle de 490 millions de francs est prévue en 1997, pour financer la fusion. Catherine Ducruet
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