GDF : Gadonneix attend des pouvoirs renforcés

cite>Gaz de France s'apprête à connaître son cinquième président en dix ans. En effet, le Conseil des ministres d'aujourd'hui doit nommer Pierre Gadonneix, cinquante-deux ans, à la tête de l'entreprise publique. Hier, le conseil d'administration de GDF avait entériné ce choix, sans surprise. Le nouveau président a pour lui deux atouts évidents. Celui de bien connaître l'entreprise dont il est, depuis juillet 1987, le directeur général, assurant une espèce de continuité interne auprès de trois présidents successifs : Jacques Fournier, qui partira à la SNCF, Francis Gutet et Loïk Le Floch-Prigent, qui vient, lui aussi, d'être appelé à la SNCF. Clarifier « la délégation de pouvoir » Le nouveau président de Gaz de France peut également se prévaloir d'un autre atout, appréciable en ces temps de contestation sociale, dans la mesure où il bénéficie d'un préjugé plutôt favorable des syndicats. La CGT apprécie sa « qualité d'écoute ». Quant à la CFDT, elle estime que sa connaissance de l'entreprise devrait permettre à Pierre Gadonneix, « de conduire le changement que tout le monde considère comme nécessaire », affirme l'organisation syndicale.Le nouveau président devrait encore disposer d'un nouvel avantage précieux, puisqu'il devrait se voir attribuer des pouvoirs renforcés par rapport à ceux de ses prédécesseurs. Franck Borotra, le ministre de l'Industrie, souhaite en effet, clarifier « la délégation de pouvoirs » au sein de GDF à l'instar des dispositions prises pour EDF à l'occasion de l'arrivée récente d'Edmond Alphandéry aux commandes de l'entreprise publique. Ainsi le président de GDF aurait désormais la prérogative de nommer le directeur géné- ral. Mais cette disposition de- vrait être prise par décret si- gné notamment du Premier ministre. En attendant, les candidatures pour le fauteuil de directeur général ne manquent pas dont celle des deux directeurs généraux adjoints, cinquante-neuf ans l'un et l'autre : Jacques Maire, qui peut compter sur l'appui indéfectible du corps des Mines, et Jean Balazuc qui a pour lui une solide expérience à l'international (Algérie, Irak, Russie...). A la tête d'une entreprise prospère, qui devrait dégager 1 milliard de francs de bénéfice net en 1995, Pierre Gadonneix aura cependant à traiter quelques dossiers délicats. La question du statut de l'entreprise devra rapidement être abordée. En dépit du contexte de crispation sociale exacerbée par les grèves de décembre, le président de GDF devrait cependant avoir face à lui des syndicats divisés, la CGT étant résolument contre « toute atteinte au statut » alors que la CFDT, notamment, est plus ouverte au changement. Autre enjeu pour le nouveau président, reprendre la distribution de gaz, en particulier dans le Sud-Ouest, opération qui devrait passer par un rapprochement avec Elf Aquitaine. Enfin, la pratique du « 1 % social » qui veut que 1 % du chiffre d'affaires de l'entreprise soit versé aux oeuvres sociales pourrait également venir sur le tapis, malgré l'hostilité des syndicats. Elisabeth rochard
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