Le mulhousien Rector Lesage tisse sa toile en Europe

En rachetant, fin 1996, une usine en Belgique, le groupe Rector Lesage, spécialisé dans les matériaux de construction, a posé la première pierre de son développement européen. « L'idée est de continuer à nous renforcer, tout particulièrement dans le Benelux, mais aussi en Espagne, au Portugal et dans certains pays de l'Est comme la Pologne », commente Jean-Paul Lesage, le président. De quoi poursuivre le développement d'un groupe dont le périmètre a considérablement évolué ces dernières années. Recherche. Fondée au début des années 60, Rector Lesage fabrique des produits en béton destinés à s'insérer dans la structure des planchers. En fonction des utilisations, le groupe fait appel à la technique du béton armé ou du béton précontraint. Au coeur de son développement, le département recherche et développement a été à l'origine de plusieurs innovations. Résultats. C'est ainsi que la société a mis au point en 1995 une nouvelle poutrelle, beaucoup plus légère que les anciennes tout en étant aussi résistante. « Ce produit, largement utilisé dans les maisons individuelles, marche toujours très fort », se félicitent les responsables. Les bâtiments collectifs et le tertiaire représentent un autre débouché pour la PME. Parmi les dernières réalisations en date, on peut citer la livraison, pour le Grand Stade, de 100.000 mètres carrés de prédalles (un contrat de 10 millions de francs) et la fourniture de plusieurs plaques en béton pour le Conseil de l'Europe, à Strasbourg (7 à 8 millions de francs). Installée à Mulhouse, Rector Lesage (300 salariés) possède 6 usines réparties sur le territoire français. Son chiffre d'affaires consolidé devrait s'inscrire cette année aux alentours de 300 millions de francs, comme en 1996. Et les résultats ? « Nous espérons faire cette année un peu mieux qu'en 1996, sachant que l'exercice écoulé s'est soldé par un profit net de 11 millions de francs », souligne Jean-Paul Lesage. Une amélioration à mettre sur le compte de la reprise du secteur de la maison individuelle, mais aussi sur les gains de productivité consécutifs aux importants investissements engagés ces dernières années. Compléter l'offre. « Cette année encore, nous devrions injecter 24 millions dans notre outil de production », ajoute le président. Une nécessité dans un secteur largement touché par la crise. « Nous n'avons perdu de l'argent qu'en 1993, au plus fort de la tourmente. » Résolu à aller de l'avant, le groupe de matériaux de construction cherche aujourd'hui à diversifier ses débouchés. « Nous nous intéressons aux surfaces verticales dont l'apport compléterait notre offre de produits. Nous sommes prêts pour cela à examiner toutes les solutions, depuis le rachat pur et simple à des associations avec d'autres fabricants d'agglomérés. Des négociations ont déjà été engagés », confie Jean Paul Lesage. Entouré de sa famille, le président contrôle toujours la majorité du capital de son affaire (67 %). Le solde est entre les mains d'un groupe belge de matériaux de construction, Koramic Building Products (KBP), présent au tour de table depuis une dizaine d'années. C'est d'ailleurs à KBP que Rector Lesage a racheté à la fin 1996 la société belge Koraton dont les activités sont très similaires aux siennes. Nathalie Chevenne
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