AES Laboratoire vise les marchés étrangers

« J'ai démarré avec quelques idées en tête et la volonté de poser mes valises en Bretagne ». Ancien professeur de physique-chimie à Nantes (Loire-Atlantique), puis cadre dans une société américaine, Alain Le Roch commence par travailler pour une petite société de diagnostic biologique. Lorsque cette dernière décide de rejoindre la région parisienne, Alain Le Roch reste en Bretagne et monte sa propre société, Armor Equipement Scientifique (AES). « Il nous a fallu trois à quatre ans avant d'asseoir la société. Nous étions alors quatre personnes. En 1988, nous sommes passés à 20 salariés et depuis cette date, nous embauchons régulièrement 8 à 10 personnes par an. Nous sommes 70 et nous passerons à une centaine dans les trois ans ». Spécialisée dans le développement de réactifs et d'appareils pour les analyses microbiologiques, AES Laboratoire installé dans la campagne d'Ille-et-Vilaine, à Combourg, privilégie la politique des « niches » et propose à ses clients toute une gamme de produits conçus en partenariat avec des laboratoires de recherche et réalisés au sein de sa propre société où grâce à une dizaine de sous-traitants en mécanique, électronique, bureau d'études, tôlerie plastique. « Dans le domaine des réactifs, notre champ d'activité concerne la chimie, la biologie et la biotechnologie et, pour les équipements, la mécanique, l'électronique et l'informatique ». AES travaille en priorité pour l'agroalimentaire (35 % des 99 millions de francs de chiffre d'affaires pour 1996), pour la pharmacie (25 %), la cosmétique (20 %), le médical (15 %) et l'environnement (5 %). AES Laboratoire, société au capital de 4 millions de francs détenus à 75 % par la famille Le Roch et à 25 % par deux sociétés de capital-développement, Siparex et Spef, cherche également à prendre des participations dans des entreprises satellites par le biais de son holding Biodéveloppement. « L'objectif de cette entité est d'adjoindre autour de la société mère, des entreprises dont elle a besoin pour son développement ». Le holding contrôle ainsi Bio-check, la filiale espagnole. Elle est majoritaire dans la société d'électronique Adex et a pris une participation dans un laboratoire de recherche angevin D-Genos qui développe des outils de diagnostic à partir de technologies de biologie moléculaire. « Nous avons également l'intention de créer un laboratoire de recherche en mécanique et électronique ». Filiale en Espagne. Si les concurrents d'AES, qui se nomment BioMérieux, ou Sanofi Pasteur, « raisonnent en milliards de francs alors que nous le faisons en millions », AES entend bien développer ses ventes, surtout à l'étranger : « Nous comptons passer à 30 % d'ici trois ans, contre 15 % actuellement, et à 50 % dans les cinq ans. L'idée est de dupliquer à l'étranger ce que nous faisons en France et de continuer à travailler sur de nouveaux outils diagnostics ». Disposant d'une filiale commerciale en Espagne, AES veut créer une structure similaire en Allemagne « qui représente le tiers du marché européen dans notre secteur d'activité » et s'intéresse aux Etats-Unis où les débouchés sont énormes. AES Laboratoire vient d'investir 7,5 millions pour agrandir ses installations de Combourg. La société consacre chaque année 3 à 4 % de son chiffre d'affaires aux activités de recherche et développement, 1 % à ses équipements et dégage chaque année l'autofinancement correspondant au montant de ses investissements. Jean-Luc Poussier
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