Nord-Est et Chesapeake prêts à se partager Sailliard

DIX ANS après sa reprise par Alain Hivelin, le groupe Sailliard doit être vendu par appartement en raison d'un trop lourd endettement de son holding de tête, Fidéi. Celui-ci a supporté le coût de la série d'opérations de croissance externe qu'Alain Hivelin a réalisées depuis 1986 dans le cartonnage de luxe. La situation s'est aggravée ces deux dernières années, générant des rumeurs de cession. Les groupes d'emballage Chesapeake et Nord-Est ont présenté des propositions de reprise complémentaires qui ont été acceptées par le Ciri (Comité interministériel pour les restructurations industrielles), appelé à la rescousse. Les dossiers sont en cours de finalisation avec l'espoir de boucler les deux affaires d'ici la fin du mois. Nord-Est a commencé par s'intéresser aux divisions de cartonnage, aux étuis pliants et à la publicité sur le lieu de vente (PLV) de la société limousine. Devant la réticence de certains clients qui ne voyaient pas d'un bon oeil une concentration de ses fournisseurs, la filiale de Paribas a finalement opté fin juin pour le rachat de la division américaine, Sailliard Packaging. Cette entreprise de quelue 15 millions de dollars (75 millions de francs) de chiffre d'affaires (coffrets et emballages thermoformés pour cosmétiques) installée dans l'Etat du New Jersey viendrait conforter les activités que Nord-Est possède déjà dans la région. Cette initiative illustre la volonté d'un groupe, qui réalise 2,1 milliards de francs de chiffre d'affaires dans l'emballage dans une série de niches (bouchage alimentaire et de luxe, barquettes en plastique pour l'alimentaire, conditionnement à façon, flaconnage, étuis et coffrets en carton, échantillons cosmétiques...), de s'internationaliser dans les créneaux dont les marchés deviennent européens (étuis en carton pour l'alimentaire et la pharmacie) ou mondiaux (bouchage). Le groupe a déjà des projets pour s'implanter dans le bouchage des eaux aux Etats-Unis, où il exporte déjà une trentaine de millions de francs dans ce secteur, explique son président, Jean-Christophe de Bouteiller. L'unité devrait démarrer au premier semestre 1997. A moyen terme, il voudrait également s'installer en Asie et en Europe de l'Est. Déjà présent dans l'eau et l'huile, le groupe vient de compléter sa gamme de bouchage avec un brevet pour les boissons carbonatées. Dans les étuis, Nord-Est « veut mettre un pied en Angleterre et en Allemagne ». Quant à Chesapeake (6 milliards de francs de chiffre d'affaires, 5.300 personnes), la reprise des intérêts de Sailliard dans les coffrets (Plastifane), les étuis (Raab-Pigie-Cecil), la PLV (Sailliard PLV) et le design d'emballages pour spiritueux (Linéa), soit un chiffre d'affaires de quelque 500 millions de francs, lui permettrait de s'introduire sur le marché européen. Ce serait sa deuxième acquisition à l'étranger, le groupe de Rich-mond (Virginie) ayant racheté au Mexique, en juin, des entrepôts et des bureaux à des sociétés spécialisées dans le papier toilette et les serviettes en papier. S'il n'est pas présent dans les coffrets et les étuis, le groupe figure parmi les principaux fabricants de présentoirs aux Etats-Unis et accroît régulièrement son activité dans les produits à base d'ouate de cellulose. Différents projets indépendants sont examinés pour les activités restantes de Sailliard, notamment l'emballage carton pour la grande distribution et les étiquettes, indique-t-on de source proche du dossier. FLORENCE BAUCHARD
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