Social + Les Vilvorde demandent une révision du plan social

Les jours se suivent mais ne se ressemblent pas forcément dans le dossier de la fermeture de l'usine belge de Renault Vilvorde. Alors que, jeudi à l'aube, la direction de Renault Industrie Belgique (RIB) et les syndicats des ouvriers étaient parvenus à s'entendre sur un projet d'accord social, la journée de vendredi a été l'occasion, pour les ouvriers et leurs syndicats, d'accueillir plus que froidement ce préaccord. Insatisfaction. Au cours d'une assemblée générale des ouvriers très suivie vendredi matin, les syndicats belges ont en effet informé leur base du contenu de l'accord. Il n'y eut pas de vote - ce n'était pas le but de cette réunion -, mais l'insatisfaction du personnel s'est nettement cristallisée autour de deux thèmes : la « réindustrialisation » annoncée du site et les primes de départ. Réaffirmée jeudi soir par le Premier ministre français Lionel Jospin, à l'occasion de son intervention télévisée sur France 2, la « réindustrialisation » du site de Vilvorde ne semble pas, dans l'état actuel des propositions de la direction de Renault Industrie Belgique, satisfaire les syndicats belges. « Quatre cents emplois sauvés, ce n'est pas assez », tempête la FGTB (le syndicat socialiste), qui est même demandeur d'une procédure de réduction du temps de travail pour porter ce nombre à 500 postes. Le terme de « réindustrialisation » ne leur paraît pas non plus convenir, au regard du type d'activités proposées, qui se limiteraient surtout à l'entretien et au stockage de véhicules d'occasion et de pièces détachées. Le deuxième grief opposé par les ouvriers au projet d'accord social concerne les primes au départ, mais là l'Etat belge est davantage visé que le constructeur automobile français. Ces primes, dont le montant devrait varier entre 25.000 et 300.000 francs français selon les années d'ancienneté, seront en effet lourdement taxées par l'Etat belge, ce que les ouvriers regrettent. Certains réclament donc que ce prélèvement soit exceptionnellement abandonné, ou alors que l'accord social prévoie des indemnités plus élevées. Négociations. Ce lundi, au ministère belge du Travail et de l'Emploi, les syndicats des ouvriers ne seront plus les seuls à négocier avec la direction belge de Renault. Ils seront rejoints par leurs homologues représentant les employés, qui menaient jusqu'alors des négociations séparées, mais qui ont échoué jeudi soir sur le volet financier du plan social. Le syndicat chrétien CSC, qui concentre ses revendications sur les primes au départ, estime qu'un accord pourrait cependant être entériné en ce début de semaine, si la direction de Renault faisait un petit effort supplémentaire. Traditionnellement plus combative, la centrale socialiste FGTB prévient, de son côté, que la rupture des pourparlers n'est pas à exclure. Emmanuel Defouloy, à Bruxelles
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