Roche cède ABX à Horiba

Le groupe suisse Roche continue de rectifier ses frontières. Après avoir repris à Procter & Gamble sa participation à leur société commune américaine dans l'automédication, le groupe helvétique se sépare cette fois de sa filiale ABX, qui produit des automates d'analyses biologiques spécialisés dans le diagnostic hématologique (numération globulaire, vitesse de sédimentation...), au groupe japonais Horiba, spécialiste des instruments d'analyse automatiques. Horiba, affilié au groupe Hitachi, fabriquait et distribuait déjà des instruments hématologiques au Japon, dont une part sous licence ABX. Au cours du dernier exercice, clos en mars dernier, il a réalisé un chiffre d'affaires de 383 millions de dollars (1,9 milliard de francs). Il emploie environ 1.700 personnes et possède déjà des filiales en Europe, aux Etats-Unis et en Asie. Le montant de la transaction n'a pas été révélé. Le marché de l'analyse hématologique est, avec celui de la chimie clinique, le secteur du diagnostic in vitro qui a connu la plus faible croissance au cours des cinq dernières années (+ 2 %). C'est un marché mûr, fondé essentiellement sur le renouvellement. Depuis quatre ans ABX, qui fabriquait des réactifs et des automates (marques Minos, Helios, Argos, Micros et Vega), était d'ailleurs déficitaire. Roche a donc décidé de jeter l'éponge pour se recentrer sur la chimie clinique et l'immunochimie, où elle dispose sur le plan de la technologie et des produits d'un potentiel qui lui permet de se situer parmi les premiers mondiaux. Roche table en particulier sur le développement des tests et des automates utilisant l'amplification par la PCR (polymerase chain reaction). Le secteur du diagnostic in vitro est actuellement en pleine restructuration. Les analyses médicales subissent en effet de plein fouet les mesures d'économies des dépenses de santé, alors que simultanément le coût de développement des nouveaux produits s'est envolé. Premier champ d'application de la recherche fondamentale, il nécessite aujourd'hui d'importants investissements de recherche et développement pour assurer le renouvellement de produits dont la durée de vie est plus courte que celle des médicaments. Les groupes engagés dans le diagnostic ont vu leurs marges fondre et cherchent aujourd'hui à se recentrer sur leurs points forts. C. D.
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