Renault et PSA coopèrent dans les transmissions

Un an après la présentation du moteur V6 commun, les deux constructeurs automobiles français récidivent avec une boîte automatique conjointe. Développée sous la maîtrise d'oeuvre de Renault, qui possède une compétenc reconnue en la matière, cette nouvelle transmission sophistiquée équipera, dès le début de 1998, la Renault Mégane, la Citroën Xantia et la Peugeot 406. Montant de l'investissement : 2,8 milliards de francs, dont 1,6 milliard pour l'industrialisation. La conception, le développement et la mise en production ont été réalisés par un véritable plateau-projet, constitué à la mi-1992 et réunissant jusqu'à 350 personnes des deux groupes. Les sous-ensembles seront fabriqués à la Société de Transmissions Automatiques (filiale à 80 % de Renault et à 20 % de Peugeot) située à Ruitz (Pas-de-Calais) et sur le site Peugeot de Valenciennes. L'assemblage final se fera dans chacune des deux usines. Capacité à terme : 1.600 boîtes par jour. Renault avait besoin d'un partenaire pour partager des coûts de développement, qui peuvent être deux fois plus élevés que pour une boîte manuelle. Avec 935 personnes, Ruitz a produit plus de 60.600 transmissions automatiques en 1996. PSA souhaitait, de son côté, accéder à une technologie nouvelle pour lui. Il achète en effet, à l'heure actuelle, ses boîtes automatiques à... Renault et au mécanicien allemand ZF. Le créneau est encore étroit en Europe, où 8 % seulement des voitures neuves étaient équipées d'une transmission automatique en 1996. Les marchés d'Europe du nord en sont plus friands que ceux du sud. Les habitudes de conduite expliquent ce différentiel, mais aussi le fait que les premiers sont davantage preneurs de voitures de haut de gamme à forte cylindrée, qui se prêtent généralement mieux aux boîtes automatiques, coûteuses et plus voraces en carburant que les transmissions manuelles. On est loin des taux d'équipement japonais (près de 80 %) ou américain (90 %). « Le marché ouest-européen de ce type de transmissions a crû de 12 % l'an passé. Il devrait encore augmenter en volume de 35 % d'ici à l'an 2000, année où le taux d'équipement pourrait atteindre 10 % », expliquait hier Jacques Calvet, président de PSA, en présentant cette transmission avec Louis Schweitzer, son homologue de Renault. « La stratégie de coopération est de plus en plus nécessaire. Il y a, entre nos deux groupes, une proximité géographique, une communauté de langue et, dans une certaine mesure, d'approches techniques », soulignait Louis Schweitzer. « Nous traversons des moments un peu difficiles. Il est souhaitable de montrer l'unité que peut avoir l'industrie automobile française », a renchéri Jacques Calvet. Alain-Gabriel Verdevoye
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