Synthélabo s'allie avec Human Genome Sciences

Après l'accord passé le mois dernier avec la société française Genset, Synthélabo, décidément convaincue par l'approche génétique des maladies, récidive en signant cette fois avec l'américaine Human Genome Sciences (HGS) et SmithKline Beecham. L'accord d'une durée de cinq ans donne à Synthélabo le droit d'utiliser la technologie génomique développée par HGS et SmithKline Beecham en échange d'un montant de 35 millions de dollars (175 millions de francs) versé au fur et à mesure du développement des produits. Synthélabo paiera à HGS des redevances sur les ventes ultérieures de médicaments. Synthélabo dispose de l'accès direct à la base de données de gènes et de séquences de gènes élaborée au cours des trois dernières années ainsi qu'aux améliorations apportées à cette banque de données. Synthélabo aura également accès à certaines autres informations et technologies développées par HGS et SmithKline Beecham, notamment sur la fonction des gènes inclus dans cette base de données. « L'exploitation des données issues de l'analyse du génome constitue une source majeure d'informations nouvelles permettant l'iden- tification de cibles biologiques originales et la découverte de médicaments innovants », écrit dans son communiqué la filiale de L'Oréal. C'est le premier laboratoire français à prendre un véritable engagement dans ce domaine qui va transformer la recherche pharmaceutique du siècle prochain. Grâce à ces deux accords, Synthélabo croise l'approche centrée sur un type de pathologies (celles de la prostate grâce à l'accord avec Genset) avec l'approche systématique (grâce à l'accord HGS-SmithKline Beecham) qui lui donne accès à un grand nombre de gènes et aux fonctions qui leur sont associées. Synthélabo et SmithKline Beecham développeront et commercialiseront des produits découverts par Synthélabo dans le cadre de cette collaboration. Synthélabo recevra des redevances sur les ventes de ces produits réalisées par SmithKline Beecham. La présence du laboratoire anglo-américain aux côtés de HGS s'explique par l'accord exclusif signé en 1993 et qui donne à SmithKline Beecham un droit de premier regard sur l'information génétique issue de leur collaboration pour les petites molécules thérapeutiques et les produits de diagnostic. Mais l'information génétique est beaucoup trop riche pour qu'un seul laboratoire puisse l'exploiter de façon optimale. Cet accord ne permettait donc pas à HGS de valoriser au mieux sa technologie. Un premier accord complémentaire (de 30 millions de dollars) a donc été signé avec le japonais Takeda, qui est le licencié de SmithKline Beecham au Japon et dans plusieurs autres pays. L'accord avec Synthélabo est bâti sur le même principe. Catherine Ducruet
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