Mission américano-européenne en Corée

Pour la première fois, une mission conjointe américano-européenne se rendra en Corée la semaine prochaine pour réclamer des comptes au gouvernement de Séoul. Le secrétaire général de l'Acea (Association des constructeurs européens d'automobiles), Camille Blum, et son homologue de l'AAMA américaine, Andrew Card, devraient rencontrer, mardi, le conseiller pour les affaires économiques auprès du président de la République sud-coréenne et de hauts responsables des ministères du Commerce et de l'Industrie, de l'Economie et des Finances, de la Construction et des Transports, des Affaires étrangères. « Le gouvernement coréen a annoncé des mesures pour ouvrir le marché aux véhicules importés. Or, ces mesures ne sont pas toujours appliquées », explique James Rosenstein, porte-parole de l'Acea. Les Américains ont vendu à peine 3.890 voitures dans le pays du Matin- Calme l'an dernier, alors que les constructeurs coréens en ont exporté plus de 200.000 outre-Atlantique. Dans le même temps, les Européens immatriculaient 6.130 unités en Corée, tandis que Hyundai, Kia et autres Daewoo en envoyaient 248.500 en Europe de l'Ouest ! Les importées n'occupaient que 0,8 % du marché sud-coréen en 1996 et 1 % au premier trimestre 1997. Européens et Américains reprochent aux autorités de Séoul de perpétuer les contrôles fiscaux auprès des clients de voitures étrangères, ainsi que les tracasseries administratives qui rendent très longues les homologations de véhicules importés. Autre grief : une taxation discriminatoire. Des restrictions pèsent aussi sur le financement des achats de voitures étrangères. L'Acea comme l'AAMA s'en prennent également à la « campagne de frugalité » lancée en Corée l'an dernier, qui incite les « bons citoyens » à ne pas acheter de produits importés. Autre pomme de discorde : la voiture nationale... indonésienne. Les Etats-Unis, le Japon et l'Union européenne ont porté plainte auprès de l'OMC (Organisation mondiale du commerce) contre ce projet qui donne de gros antages au coréen Kia, choisi comme partenaire par Djakarta. « Nous parlerons aussi des activités de Daewoo en Pologne et en Roumanie », souligne l'ACEA. Daewoo a promis des investissements en échange de mesures favorables à son implantation commerciale. Confronté à la chute du marché coréen et aux surcapacités de son industrie automobile, Séoul essayera sans doute, une fois encore, de faire la sourde oreille. Alain-Gabriel Verdevoye
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