Aéronautique + Feu vert de Washington pour la fusion Boeing-McDonnell

La FTC, Federal Trade Commission américaine (Commission fédérale pour le commerce), a approuvé hier, sans surprise et sans condition, le projet de fusion pour plus de 80 milliards de francs entre Boeing et McDonnell Douglas. Washington est trop heureux de voir ainsi naître un rival au géant Lockheed-Martin Loral, qui aurait sinon occupé un rôle trop important dans les programmes militaires et spatiaux américains. Boeing-McDonnell Douglas deviendra le premier groupe aéronautique mondial avec 225.000 salariés, un chiffre d'affaires de près de 250 milliards de francs dont une petite moitié dans la défense et 70 % du marché des avions commerciaux de plus de 100 places. Mais la FTC ajoute un bémol. Elle estime, en effet, que les contrats d'exclusivité pour vingt ans que Boeing vient d'obtenir auprès de trois grandes compagnies aériennes américaines, American, Continental et Delta Airlines, sont « potentiellement anti-concurrentiels ». Washington envoie ainsi un signe vers l'Europe. Car outre la FTC américaine, la Commission européenne de Bruxelles doit elle aussi statuer sur le mariage Boeing- McDonnell Douglas qui va fragiliser Airbus. Et elle n'y est a priori pas favorable en l'état, dénonçant notamment les contrats d'exclusivité. Boeing avait jusqu'à lundi soir pour transmettre à Bruxelles ses propositions de concessions. Mais il pourra négocier avec Bruxelles jusqu'à la veille du verdict bruxellois attendu pour la fin juillet, le 23 ou le 24 voire le 30 juillet. L'avionneur américain aurait déjà transmis à la Commission européenne des propositions « substantielles ». Il pourrait renoncer aux contrats d'exclusivité (mais pas aux commandes fermes des trois compagnies de 244 avions avec 1.300 options pour 100 milliards de francs). Boeing et McDonnell Douglas seraient également prêts à ouvrir à la concurrence certains de leurs brevets et licences dans les avions civils. Les Européens pourraient aussi contrôler les aides fédérales américaines militaires et spatiales afin qu'elles ne financent pas la réalisation d'avions de ligne, rivaux d'Airbus. Avis non contraignant. Ces propositions seront examinées vendredi pour avis non contraignant par un comité consultatif de la Commission et des quinze Etats de l'Union européenne. Si Bruxelles conclut in fine à un abus de position dominante créé par cette fusion, elle peut - en théorie - imposer à Boeing-McDonnell Douglas une amende atteignant jusqu'à 10 % de son chiffre d'affaires... et déclencher une guerre transatlantique. O. P. (avec AFP)
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