Northrop achète l'électronique militaire de Westinghouse

Northrop Grumman, le groupe d'aéronautique et d'armement américain, achète pour 3 milliards de dollars (soit près de 15 milliards de francs) l'électronique de défense de Westinghouse. Ce dernier avait déjà annoncé (La Tribune du 11 décembre) son intention de vendre cette activité et les analystes de Wall Street pensaient que Westinghouse pouvait en tirer 2 milliards de dollars (10 milliards de francs). Il est vrai que Northrop Grumman prend en charge 600 millions de dollars (quelque 3 milliards de francs) d'engagements liés au paiement des retraites de la division électronique de défense de Westinghouse. Cette vente avantageuse va permettre à Westinghouse d'accélérer l'allégement de sa dette qui atteint 3,2 milliards de dollars (plus de 15 milliards de francs) plombée par le prix vertigineux (5,4 milliards de dollars, soit 27 milliards de francs) payé pour racheter la chaîne de télévision publique CBS. Pour ce faire, Westinghouse avait dû emprunter l'été dernier 7,5 milliards de dollars (37 milliards de francs) auprès de 50 banques. Du coup, l'endettement global de la firme avait un temps grimpé à 8,8 milliards de dollars (près de 45 milliards de francs), presque autant que son chiffre d'affaires. Pour se désendetter, Westinghouse vient aussi de céder son groupe de mobilier de bureau Knoll pour 565 millions de dollars (2,8 milliards de francs) à Warburg Pincus Ventures L.P., filiale de E.M. Warburg, Pincus & Co. Prudent, le conseil d'administration de la firme a adopté dans la foulée une pilule empoisonnée (« poison pill ») qui découragera les tentatives de rachat à vil prix de Westinghouse, qui reste fragilisé par son endettement. Pour Northrop Grumman, le rachat de l'électronique de défense de Westinghouse, numéro un américain du secteur avec 12.000 personnes, 15 unités et près de 13 milliards de francs de chiffre d'affaires, est une nouvelle étape sur la voie de la croissance externe et de la concentration dans ce domaine de l'industrie aéronautique et militaire américaine. Depuis 1994, le groupe a en effet vu la fusion entre Northrop et Grumman (alors que ce dernier était convoité par Martin-Marietta), puis l'absorption de Vought et la reprise, avec la firme d'investissement en haute technologie Carlyle, des activités aéronautiques de LTV. Avec le rachat de l'électronique de Westinghouse, Northrop Grumman - qui réduit ses effectifs de 9.000 salariés - va peser plus de 35 milliards de francs de chiffre d'affaires. Pour mieux lutter face aux autres clients géants du Pentagone, Lockheed-Martin ou Boeing et McDonnell Douglas... qui parlent tous deux de fusionner. O. P. (avec AFP)
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