« Vache folle » + Les pouvoirs publics veulent renforcer les contrôles

« Toute cargaison suspecte sera détruite plutôt que de laisser passer le moindre kilo de viande douteuse. Cela protégera les consommateurs et les producteurs, ces derniers risquant de payer le doute qui va s'instaurer et pour les protéger il faut être très dur. » Marylise Lebranchu, secrétaire d'Etat aux PME, au Commerce et à l'Artisanat et en charge de la Consommation, s'est voulue très ferme hier sur le dossier de la « vache folle ». Alors que la Commission européenne a confirmé hier l'existence d'exportations illégales de 1.600 tonnes de viande britannique via la Belgique, la secrétaire d'Etat a affirmé que tous les contrôles sur les impor- tations de viande en provenance des pays limitrophes seraient renforcés. Le mécanisme de fraude décrit par les experts est à la fois rassurant pour les consommateurs - aucune carcasse britannique ne semble avoir été vendue sur le territoire -, mais il met en lumière des faiblesses troublantes du système de contrôle de l'embargo européen sur les viandes britanniques. Selon la Commission, sur les 1.600 tonnes de viande britannique suspectées d'avoir été exportées, 900 ont été directement envoyées en Egypte et en Russie après maquillage des tampons anglais, et création de nouveaux bons de transport de nationalité belge. A ce jour, rien ne permet toute- fois d'affirmer qu'il s'agisse de viande suspecte provenant d'élevages victimes de l'ESB (maladie de la « vache folle »). En outre, 700 tonnes de viande ont été retrouvées dans des frigorifiques et saisies. Il s'agit probablement de viande propre à la consommation mais provenant de Grande-Bretagne, pays sous le coup d'un embargo. Faux label. Selon les premiers éléments de l'enquête, la viande a été achetée par des exportateurs français et espagnols, et directement revendue à des pays tiers, sans transiter apparemment par un autre Etat membre. La viande était emballée sous le faux label « origine belge », et ce trafic serait lié à la mafia belge des hormones qui a défrayé la chronique au début des années 90. Depuis l'embargo décrété en mars 1996, les douanes françaises ont été autorisées à contrôler à nouveau la circulation intracommunautaire de la viande et des produits issus de sa transformation dans l'Hexagone. De son côté, la Direction de la consommation de la concurrence et de la répression des fraudes effectue régulièrement des inspections à l'intérieur des magasins (voir graphique). Reste que la mise à jour des insuffisances du système inquiète les consommateurs. Ainsi, l'association de consommateurs Adéic-FEN a demandé hier au gouvernement « de prendre en considération la protection des consommateurs et de tirer rapidement, dans la totale transparence et indépendance, les conséquences de cette affaire ». La Confédération syndicale du cadre de vie (CSCV) a pour sa part décidé de porter plainte contre X. « La confiance dans le marché unique passe par un respect strict des réglementations et des embargos », ajoute-t-elle. De son côté, le ministre de l'Agriculture, Louis Le Pensec, a déclaré hier qu'il n'y avait « aucune raison de suspecter la viande bovine proposée aux consommateurs français ». J. Ch. et N. T.
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