Bata engage la restructuration de Myrys

Après quelques atermoiements, Bata se résigne à restructurer sa filiale déficitaire, Myrys. C'est jeudi que la procédure commencera véritablement avec l'annonce aux représentants du personnel de la suppression de 360 emplois sur les 480 que comptent les unités de production de Limoux et de Quillan, dans l'Aude. Quatre ateliers de production sur cinq seront touchés ainsi que le bureau d'études et une partie de l'administration. Ces suppressions drastiques d'effectifs interviennent un mois et demi seulement après l'annonce de la cession progressive de 113 points de vente. Pour les dirigeants de Bata, Myrys ne peut pas faire l'économie de ce plan de restructuration. Ils invoquent les raisons structurelles des difficultés de la chaussure en France : trois chaussures sur quatre achetées en France sont aujourd'hui importées, soit 244 millions de paires. Elles n'étaient que de 70 millions il y a vingt ans. Parmi les pays fournisseurs, la Chine arrive en tête, avec plus du quart de la consommation, suivie de l'Italie (15 %) de l'Espagne (3,7 %) et du Portugal (3,5 %). Un rapprochement conflictuel Décriées, les importations ne sont pas pour autant seules responsables de tous les maux de Myrys. Le principe même du rapprochement en 1987 de Bata avec Myrys a toujours été contestée : installées dans les mêmes quartiers sur des créneaux identiques, les deux enseignes se sont mutuellement concurrencées. Par la suite, les tergiversations qui ont entouré la vente de Myrys pendant un an ont coûté cher à l'entreprise. L'exercice 1995 devrait se solder par une perte de 50 millions de francs, après un déficit de 87 millions de francs l'année précédente. Toutefois, la perte de 87 millions de francs enregistrée en 1994 tient compte d'une provision pour restructuration de 60 millions de francs. Une fois achevée la restructuration de Myrys, quel sort Bata réservera à sa filiale ? Après avoir demandé à Bata de revoir sa copie (le plan initial prévoyait la fermeture pure et simple des sites de production de Myrys), le ministère de l'Industrie et le Ciri encouragent vivement l'entreprise à « consolider les projets de reprise » actuellement en négociation dès lors qu'ils sont économiquement viables et susceptibles de préserver les effectifs, pour ce qu'il en restera. En attendant, Bata-France aura tout de même réussi à céder une autre de ses filiales, Heyraud. Mise sur le marché en octobre, celle-ci n'aura pas mis longtemps à trouver acquéreur. C'est finalement Eram qui l'a emporté pour quelque 100 millions de francs. Ce faisant, la société (Eram, France Arno...) entend compléter ses enseignes vers le haut. G. Me.
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