Téléphone : la Générale des Eaux pose ses conditions

L'annonce du lancement de Teleriviera Multimédia, un bouquet de services donnant notamment un accès à Internet, a permis à Jean-Marie Messier, nouveau président de la Compagnie Générale des Eaux, de marquer les limites de son engagement futur dans les télécommunications et le câble. Mais aussi de réaffirmer son soutien à Canal+, vingt-quatre heures après l'officialisation de la fusion des activités audiovisuelles de Bertelsmann avec la Compagnie Luxembourgeoise de Télédiffusion (CLT), dont la Générale des Eaux est indirectement actionnaire. Teleriviera Multimédia, qui sera accessible à partir du 8 juillet par deux cents foyers niçois contre un abonnement mensuel forfaitaire de 150 francs, constitue une « nouvelle chance pour le câble », selon Jean-Marie Messier. Si l'expérimentation s'avère concluante, elle sera étendue aux autres sites concessifs de la compagnie. « Teleriviera est un test sur la potentialité du marché. S'il y a une convergence à trouver entre les télécommunications et les images », elle se concrétisera à travers cette expérimentation, a martelé le successeur de Guy Dejouany. Pour l'instant, ce service à haut débit, dont l'ouverture commerciale est prévue pour septembre, n'intègre pas la fourniture de service téléphonique. Plus largement, contrairement à son concurrent Lyonnaise Communications, Jean-Marie Messier conditionne la présence de son groupe dans le téléphone français au contenu des futurs décrets d'application issus de la loi sur la réglementation des télécoms. « Si les conditions créées sont des conditions non économiques, les réseaux du plan câble resteront un échec national », a lancé Jean-Marie Messier, qui vise implicitement l'opérateur public France Télécom. « Un test sur la potentialité du câble » Mais la Générale des Eaux ne mise pas uniquement sur le câble pour prendre pied sur le marché français. Ainsi, « si la technologie du câble se révèle plus économique pour le téléphone, nous la choisirons. Nous adopterons, au cas par cas, la technologie la plus économique. » Le patron de la Générale des Eaux ambitionne aussi d'exploiter la bande locale radio. La stratégie précise du groupe sera révélée le 24 septembre. Par ailleurs, il ne serait pas question de céder une partie des réseaux câblés, même si des partenaires sont recherchés, dont KPN, les PTT néerlandaises, avec qui le groupe français est en pourparlers. Autre dossier cher à Jean-Marie Messier, Canal+, auprès duquel la « Générale des Eaux est un acteur engagé ». Pour lui, la participation indirecte de la Compagnie dans la CLT, via Electrafina, n'est pas comparable aux 20 % qu'elle détient dans la chaîne cryptée. « Nous détenons indirectement 10 % d'Electrafina, 5 % de la CLT et 1 % de TPS », le futur bouquet de programmes numérique qui associe, en France, la CLT, TF1, France Télévision, France Télécom, M6 et la Lyonnaise des Eaux. Sur l'Allemagne, il souhaite des « intérêts plus équilibrés et pas trop privilégiés » avec Bertelsmann. Quelle est la position de la Générale des Eaux dans Electrafina ? « Nous avons une attitude de suiveur », précise Jean-Marie Messier, qui entretient par ailleurs les meilleures relations avec Albert Frère, le maître d'oeuvre de la marginalisation d'Havas dans la CLT. Thierry Del Jésus
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