Le groupe Hersant à la veille d'une « lourde restructuration »

Successeur du défunt Robert Hersant à la présidence de la Socpresse, Yves de Chaisemartin a confirmé jeudi dernier au comité de groupe de la maison mère du Figaro la nécessité d'une profonde restructuration. Selon des participants à cette réunion cités par l'AFP, Yves de Chaisemartin a déclaré que le groupe devait opérer une « lourde restructuration » en vue de retrouver sa rentabilité. Les banques créancières (Crédit Lyonnais, GAN, Société Générale, Paribas) attendent un « plan sérieux », a-t-il souligné, et c'est au vu de ce plan qu'elles décideront si elles continuent ou non à accorder leur soutien à un groupe dont la dette serait comprise entre 3 et 4 milliards de francs. Appelé aux côtés d'Yves de Chaisemartin, le banquier Bernard Esambert devrait assister le PDG de la Socpresse dans cette entreprise (La Tribune du 17 juin). Tout en se défendant de vouloir « semer la panique », Yves de Chaisemartin aurait indiqué qu'une « course contre la montre » était dorénavant engagée. Sans donner la liste des titres qui pourraient être concernés, l'exécuteur testamentaire de Robert Hersant, disparu le 21 avril dernier, a notamment insisté sur la nécessité d'alléger les charges et de supprimer les sources de pertes, en simplifiant et concentrant des structures qui forment souvent des « doublons ». Conformément à cet objectif, le groupe a déjà annoncé le « rapprochement » dePresse-Océan et du Maine Libre autour du Courrier de l'Ouest en vue de créer un grand quotidien des Pays de la Loire diffusant à 250.000 exemplaires (La Tribune du 31 mai). Selon certaines sources, c'est maintenant le pôle Nord Eclair - Nord Matin, très affaibli (30 millions de francs de pertes par an) par la rude concurrence de La Voix du Nord, qui pourrait être concerné : un plan de survie « douloureux » devrait être présenté sans tarder au comité d'entreprise. Il n'y a pas de « solution miracle » En revanche, Yves de Chaisemartin aurait écarté l'hypothèse d'une vente des actifs les plus rentables - Le Figaro, et pôle Rhône-Alpes en tête - qui ne servirait selon lui qu'à « remplir une baignoire dont on a oublié de fermer le siphon » : « Nous n'avons aucune offre, car nous n'avons pas l'intention de vendre », a-t-il affirmé. Si la vente du Figaro fait figure de serpent de mer depuis des années, il est notoire que des négociations ont été menées par le passé avec le groupe Havas qui souhaitait reprendre Le Progrès et Le Dauphiné Libéré. Pour France-Soir, qui semble toujours menacé avec une perte déclarée de 70 millions de francs par an (le chiffre de 100 millions est plus souvent avancé), Yves de Chaisemartin a déclaré qu'il n'y avait pas de « solution miracle ». Le PDG de la Socpresse a reconnu d'autres difficultés, comme des dettes à des organismes sociaux (Urssaf) pour lesquelles des moratoires sont négociés. De leur côté, les syndicat CGT, SNJ, CFDT, CGC ont demandé une mise en oeuvre rapide des études et des missions sur les comptes du groupe faute d'avoir eu communication des résultats 1995. Dans une motion adoptée à l'unanimité, ils ont demandé que la concertation « s'établisse d'urgece entre les parties sur les plans de restructuration, car rien ne peut se faire sans information, ni dialogue social ». L'été annonce ce qui pourrait la première opération-vérité d'un groupe de presse dont l'opacité financière était devenue légendaire. J. C. F. (avec AFP)
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