« InfoMatin » sera fixé sur son sort ce matin

Alors que le tribunal de commerce de Paris doit se prononcer ce matin sur le sort d'« InfoMatin », la majorité des quatre-vingt-six salariés du quotidien a fait savoir hier qu'ils étaient prêts « à réaliser le journal durant quinze jours en renonçant à toute rémunération ». Proposition subordonnée à une décision de « mise en redressement judiciaire avec parution ». Le tribunal doit en effet trancher entre un redressement sous le contrôle d'un administrateur judiciaire, ou une liquidation pure et simple. L'équipe d'« InfoMatin » cherche évidemment à éviter la seconde solution, qui signerait la fin de l'aventure commencée il y a deux ans et entraînerait un licenciement collectif. Dans un communiqué, elle estime qu'« en imposant unilatéralement une cessation de parution avant le dépôt de bilan, André Rousselet a anticipé sur la décision du tribunal en faisant pression sur lui pour qu'il décide une liquidation judiciaire ». Or, pour ses salariés, « InfoMatin » est viable, même si le journal a accusé un déficit de 145 millions de francs depuis sa création : « L'entreprise n'est pas endettée (...). Ce qui constitue un atout évident dans le cadre d'une reprise. » D'autant plus qu'« InfoMatin » « a prouvé qu'il existe, dans un marché en régression, un potentiel de nouveaux lecteurs » avec une diffusion de 70.000 exemplaires. Et que le quotidien bénéficiait d'une « nouvelle donne » pour 1996 avec « la réduction de 30 à 50 % » (de 83.000 à 55.000 francs par jour) de ses coûts d'impression par « le Monde » à Ivry. Le personnel d'« InfoMatin » mise sur ce bénévolat de quinze jours (auquel n'adhèrent pas les salariés affiliés au Livre CGT) pour obtenir un sursis et trouver un repreneur. Réponse du tribunal de commerce aujourd'hui.
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