ÉQUIPEMENT AUTO + Continental allonge la durée du travail et baisse les salaires

Le manufacturier allemand Continental a annoncé mardi un accord... d'allongement de la durée du travail et de baisse des salaires dans l'usine de Hanovre-Stöcken, qui prévoit aussi une diminution des emplois et la délocalisation d'une partie de sa production ! En échge, la direction s'engage à sauver un site jusque-là fortement menacé. Continental compte en effet trois unités de pneus pour poids-lourds en Europe de l'ouest. « C'est une de trop », nous affirmait hier Dieter von Herz, le porte-parole de l'entreprise. Avec une perte de 23 millions de marks en 1996 (78 millions de francs) dans la division pneus pour véhicules commerciaux, Continental affronte la concurrence des pays asiatiques. Or, son objectif est de revenir à l'équilibre à la fin de 1998. « Pour les grandes flottes, ni l'image ni le lieu de production n'importent. Seule compte la question du prix », explique le manufacturier. L'accord entre direction et représentants des employés prévoit le passage du temps de travail de 37,5 à 39 heures par semaine, l'abandon progressif d'ici à 1999 du tarif heures supplémentaires pour le dimanche soir, payées aujourd'hui 60 % de plus, la réduction du nombre de jours de vacances de 39 à 34 jours par an et une diminution du salaire brut de 70 marks par mois en 1997 et de 190 d'ici à 1999. Négociations. En parallèle, le nombre d'emplois sur le site (centre de recherche et de développement compris) devrait passer de 2.714 personnes à l'heure actuelle à 2.500 à la fin de l'année. Au total, la direction prévoit un gain de 35 millions de marks par an (120 millions de francs), dont 15 millions pour les mesures touchant le personnel. « Si tout cela n'est pas suffisant, nous reprendrons les négociations », précise le porte-parole. Hanovre-Stöcken préservé, cela signifie que le couperet ne devrait pas manquer de tomber sur les usines autrichienne ou belge, qui produisent un demi-million de pneus pour poids-lourds par an, contre 800.000 en Allemagne. « Nous comptons fabriquer moins d'enveloppes pour véhicules commerciaux en Europe de l'Ouest et monter en puissance en République tchèque », souligne-t-on chez Continental. Si Hanovre-Stöcken produit essentiellement des pneus de camions, cinq fois fois plus lourds que des enveloppes de voitures, elle fabrique également ces dernières (1,8 million l'an dernier). Leurs volumes devraient cependant baisser à un million seulement, au bénéfice ici encore de la République tchèque, mais aussi du Portugal. « Nous garderons en Allemagne les pneus à haute valeur ajoutée pour Porsche ou BMW, mais on ne peut pas y gagner sa vie avec des pneus standard », assure Dieter von Herz. Alain-Gabriel Verdevoye
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